Ça me fait tellement plaisir d’être ici avec vous aujourd’hui pour cette dernière séance de votre conférence. D’après tout ce que j’ai entendu, ce furent quelques jours incroyablement productifs et occupés que vous avez eus, ensemble.
Je tiens à tous vous remercier d’avoir pris du temps loin de votre travail et de votre famille pour être ici, cette semaine, et pour votre participation à ces séances.
Je tiens également à prendre un moment pour reconnaître tous les membres de votre comité, non seulement pour leur leadership dans le cadre de cette conférence, mais pour le rôle qu’ils ont joué pour faire avancer les questions liées aux services sociaux tout au long de l’année.
Et, finalement, je tiens à saluer mon amie, Carrie Lynn. Ce secteur est très chanceux qu’elle montre la voie au cours de cette période de turbulence. C’est une personne d’action, elle s’assure que les choses soient faites et c’est incontestablement un des alliés les plus fiable que je connaisse. Donc, Carrie Lynn, merci pour tout ce que tu fais pour rendre notre syndicat meilleur.
« Peu importe ce que ça prend » – Je ne peux imaginer de meilleur thème pour une conférence des travailleurs des services sociaux du SCFP-Ontario parce que vous faites toujours tout ce qu’il faut pour voir à ce que la justice prévale et que justice soit faite.
Dans le cadre de votre travail, et en tant que syndicalistes, vous faites tout ce qu’il faut pour la population de l’Ontario, particulièrement les plus vulnérables et ceux qui ont le plus besoin de soutiens sociaux.
Lorsqu’il s’agit de lutter contre la pauvreté, vous êtes là.
Lorsqu’il s’agit de lutter contre l’iniquité et l’inégalité, vous êtes là – faisant TOUJOURS preuve de solidarité à l’égard des autres travailleurs et travaillant TOUJOURS en collaboration avec les communautés.
Et lorsqu’il s’agira de lutter contre Doug Ford et contre les actions de son gouvernement, je sais que vous ferez preuve de solidarité et que vous travaillerez en collaboration avec d’autres personnes au sein de vos lieux de travail et de vos collectivités.
On peut toujours compter sur les travailleurs des services sociaux du SCFP pour être à la hauteur, avec d’autres. On peut compter sur vous pour tendre la main à vos membres et à ceux qui dépendent des services sociaux. On peut compter sur vous pour assurer une résistance sérieuse et vaste.
Et ce sera essentiel. Parce que nous savons déjà que le gouvernement de l’Ontario répond à cette protestation énergique, bien organisée et militante, particulièrement lorsqu’elle est ancrée dans la collectivité, qu’elle est vaste et qu’elle est menée par les citoyens.
Nous l’avons constaté après l’attaque de Doug Ford contre les Franco-Ontariens. Nous l’avons à nouveau constaté lorsque la ministre Lisa McLeod a présenté des changements aux soutiens provinciaux pour les enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme.
Pas plus tard que jeudi dernier, le gouvernement a flanché à la suite des pressions exercées par les parents, les travailleurs des services sociaux, les prestataires de services, les éducateurs et même les conseils scolaires.
Mais la plus récente annonce du gouvernement en réaction à la riposte nous donne d’autres leçons importantes de ce à quoi nous nous attaquons.
Cela nous montre que peu importe les modifications que le gouvernement de Doug Ford apporte à ses politiques et pour calmer la colère populaire, nous ne pouvons pas baisser notre garde, nous ne pouvons pas nous laisser distraire, pas un seul instant.
Nous devons plutôt nous servir de notre avantage et exercer encore plus de pressions pour des changements politiques encore plus importants et significatifs.
Le gouvernement a peut-être reculé un peu quant à son plan original, mais pas de beaucoup. Il prolonge le soutien pour les enfants qui ont présentement droit à une thérapie financée par le gouvernement pour seulement six mois.
Il continue de réduire le financement accordé aux organismes. Il continue de verser directement les fonds publics aux familles individuelles et à les obliger à acheter des services privés plutôt que d’améliorer les programmes particuliers et les soutiens offerts dans les écoles. Et les conséquences seront dévastatrices.
Les organismes qui recevaient des fonds publics devront vendre leurs services et facturer des frais aux parents. Sans une base de financement prévisible, leurs opérations seront déstabilisées et mises en danger.
Déjà les organismes affirment qu’ils adoptent de nouveaux modèles de dotation en personnel pour répondre au nouveau modèle de prestation de services et ils se préparent pour des mises à pied.
C’est ce qui se produit lorsque les gouvernements réduisent le financement pour les services publics et les programmes sociaux.
C’est ce qui se produit lorsque les gouvernements refusent de proposer des solutions collectives aux problèmes et font plutôt en sorte que les citoyens doivent les régler individuellement.
C’est ce qui se produit lorsque les gouvernements transfèrent la responsabilité pour les services et le bien-être des gens au marché.
C’est ce que le gouvernement de Doug Ford souhaite dans l’ensemble du secteur des services sociaux de l’Ontario – pas de service – pas de programme – aucun changement.
Lors des élections, Doug Ford avait affirmé que son gouvernement éliminerait les plans pour étendre le financement public pour le développement des garderies agréées et qu’il accorderait plutôt un remboursement d’impôt aux familles.
Il avait affirmé qu’il permettrait aux familles d’acheter les services dont elles ont besoin. Mais nous savons que les remboursements d’impôt ne permettront pas de construire plus d’installations de garderie; ils ne diminueront pas les frais que doivent payer les parents; et ils n’aideront très certainement pas à améliorer les salaires et les conditions de travail des travailleurs en garderie.
Vous savez, en tant que travailleurs des services sociaux, que les problèmes sociaux nécessitent des dépenses publiques sur des solutions sociales. Mais c’est exactement ce que le gouvernement Ford ne veut pas.
Les soi-disant réformes de l’aide sociale des conservateurs ne sont que des coupures et on continue de blâmer et de punir les pauvres pour les circonstances qu’ils vivent, alors que nous savons tous que les taux de pauvreté en hausse sont la conséquence de l’échec du système, non pas de l’inaction des gens.
Le fait est que personne ne choisit d’être pauvre. La pauvreté découle de l’impossibilité d’avoir accès à des logements abordables. La pauvreté découle de l’impossibilité de se trouver un travail décent. Elle découle souvent du fait d’être un handicapé, un Autochtone, une personne racisée, un vieux, un jeune ou une femme.
Mais plutôt que de s’attaquer aux causes systémiques de la pauvreté en améliorant les programmes sociaux, en élargissant la portée des services publics, en combattant le racisme et la discrimination, que fait le gouvernement?
Il remplace l’aide sociale de première ligne aux prestataires de l’aide sociale par des services numériques; il revient en arrière sur une augmentation des prestations précédemment annoncée; et il met en place des mesures pour obliger les prestataires de l’aide sociale à élaborer des plans d’action individuels pour devenir plus autonomes.
Si les conséquences de ces réformes n’étaient pas si graves, je dirais qu’elles sont risibles. Ce que je veux dire, c’est en quoi le soutien offert par l’entremise d’un téléphone intelligent aidera les gens qui ne peuvent pas se trouver un endroit où vivre, encore moins se permettre financièrement un service de téléphonie cellulaire?
En quoi un plan d’action individuel aidera quiconque à sortir de la pauvreté alors qu’il y a tellement d’obstacles sociaux et économiques – des obstacles qu’aucune personne ne pourrait surmonter?
Chers amis, tout ce que fait le gouvernement de Doug Ford va à l’encontre de tout ce que défend notre syndicat et nous devons, nous devons absolument utiliser le pouvoir dont nous disposons pour l’arrêter.
Nous croyons à la solidarité sociale; les conservateurs créent des divisions. Nous croyons au gouvernement qui est là pour protéger la population; les conservateurs gouvernent pour les profiteurs.
Il est maintenant temps de se mobiliser intensivement pour défendre nos valeurs, pour défendre ce que nous savons être juste.
Lorsque le gouvernement s’attaque à d’autres programmes et services – et il le fera dans le budget d’avril – nous devons nous organiser et les défendre.
Lorsque des réductions du financement provincial et des changements aux programmes menacent les protections prévues dans nos conventions collectives – nous devons nous organiser et les défendre.
Lorsque la province s’attaque à nos garanties juridiques et à celles d’autres personnes – particulièrement nos droits constitutionnels – nous devons nous organiser et les défendre.
Et lorsque je dis « nous », je ne veux pas seulement parler des personnes présentes dans cette salle. Je ne veux pas seulement parler des conseils exécutifs de nos sections locales, ou de nos délégués syndicaux, ou encore des membres de notre équipe de négociation – je veux parler de tous les membres du SCFP, ensemble.
Nous devons faire participer nos membres à une mobilisation massive comme ce à quoi notre syndicat n’a pas participé depuis l’ère de Mike Harris. Sauf que cette fois-ci nous devons le faire encore mieux – encore plus sérieusement – et être encore plus déterminés.
Notre lutte sera longue – il y aura de nombreuses batailles. Nous devons nous assurer de pouvoir maintenir nos efforts et de devenir plus forts au fil du temps.
Nous devons nous assurer que l’engagement de nos membres croisse, qu’ils soient encouragés et motivés pour chaque mesure qu’ils adoptent. Parce que c’est ainsi que vous pouvez renforcer les membres et démontrer ce pouvoir.
S’organiser et se mobiliser, dans chaque lieu de travail, dans chaque collectivité, contre chaque menace pour nos services et nos emplois.
Nous ne devons pas diminuer l’importance de la difficulté que cela représentera de faire participer les membres et de les mobiliser afin d’atteindre notre objectif ou faire abstraction de cette difficulté.
Mais nous ne pouvons pas non plus nous laisser envahir par l’énorme tâche qui nous attend. Nous devons plutôt décomposer notre travail en tâches, recruter des membres pour aider à diriger le travail, recruter plus de membres pour se séparer le travail et nous assurer de faire le travail, morceau par morceau, étape par étape.
Nous devons être organisés et disciplinés, mais nous devons également être ouverts et accueillants. Nous aurons plus de succès à faire participer les membres en touchant directement leurs cœurs – leurs valeurs – leur sentiment de justice.
Comme je suis certaine que vous le savez, l’approche répressive – où nous critiquons les membres, les fustigeons pour ne pas en avoir fait assez, les martelons avec des faits et des chiffres pour les convaincre d’agir – n’est jamais très efficace.
En même temps, nous devons cesser de traiter les membres comme s’ils étaient fragiles. J’ai rencontré des milliers de membres du SCFP depuis que je suis devenue membre à l’âge de 16 ans – et je sais qu’il n’est pas si facile de les détruire.
Ils sont intelligents, qualifiés et compétents. D’après mon expérience, si vous faites confiance aux membres et si vous leur permettez de faire un bon travail, si vous les aidez à apprendre et à développer des compétences, ils relèveront le défi et réussiront.
De bons organisateurs n’essaient pas de tout faire eux-mêmes – ils inculquent un sentiment de responsabilité collective – ils rendent le travail syndical gratifiant pour tout le monde.
Il ne fait absolument aucun doute que nous pouvons réussir – et je suis particulièrement confiante que le secteur des services sociaux du SCFP ouvrira la voie.
Vous avez appris quelques grandes compétences dans le cadre de cette conférence; vous avez discuté de stratégies; vous savez ce que vous avez à faire.
Vous savez tout ce que vous avez à savoir au sujet des mesures à prendre pour le bien public – vous savez comment vous organiser pour le changement social – et vous en savez peut-être plus que quiconque au sein de votre syndicat au sujet des injustices – des dégâts – des inégalités qui se produiront si Doug Ford va de l’avant avec son programme.
Nous pouvons remporter cette lutte si nous sommes unis, si nous nous multiplions et si nous renforçons notre base.
Nous pouvons remporter cette lutte si nous faisons preuve de courage et de persévérance.
Nous pouvons remporter cette lutte si nous respectons notre plan, si nous travaillons avec nos alliés au sein du mouvement syndical et en dehors du mouvement syndical.
Ensemble, nous pouvons être invincibles et nous le serons. Ensemble, nous pouvons arrêter le gouvernement de Doug Ford et nous l’arrêterons.
Et vous pouvez compter sur les ressources humaines et financières du SCFP dont nous avons collectivement besoin pour gagner la bataille.
Je vous remercie et je vous souhaite un retour en toute sécurité à la maison.