PETERBOROUGH (ONTARIO) – Au Peterborough Regional Health Centre (PRHC) et à l’Hôpital Ross Memorial, des infirmiers auxiliaires autorisés, des préposés aux services de soutien à la personne, des préposés au nettoyage, des porteurs et du personnel de bureau ayant participé à l’enquête rapportent que les tensions induites par la pandémie entraînent quelques-uns des taux de harcèlement et de violence sexuels les plus élevés à l’échelle de la province. En raison des conditions au travail au cours des deux dernières années et demie, 53 % de ces travailleurs rapportent se sentir déprimés et épuisés émotionnellement.
L’enquête régionale effectuée à Peterborough et dans la RGT (auprès de plus de 800 membres du personnel hospitalier) faisait partie d’un échantillonnage provincial de 2 300 personnes sondées par Oracle Research au nom du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) du 17 au 24 mai.
Peu importe la région géographique où l’enquête a été effectuée, les niveaux inquiétants de violence physique et sexuelle dont le personnel hospitalier est victime, personnel majoritairement féminin, sont un problème provincial qui doit être pris beaucoup plus au sérieux par le gouvernement de l’Ontario et les hôpitaux, de dire Sharon Richer, secrétaire-trésorière du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario du SCFP (CSHO-SCFP).
Quarante-et-un pour cent de toutes les catégories de travailleurs hospitaliers au PRHC et à l’Hôpital Ross Memorial subissent du harcèlement sexuel et trente-trois pour cent subissent des agressions sexuelles. L’enquête a également conclu que 55 % d’entre eux subissent de la violence physique. Cinquante-deux pour cent ont été témoins d’une hausse des incidents violents pendant la pandémie de la COVID-19.
Seize pour cent rapportent une augmentation de l’utilisation des armes à feu ou des couteaux contre le personnel.
Quarante-neuf pour cent des personnes qui ont participé à l’enquête effectuée à Peterborough, à Lindsay et dans la RGT s’identifient comme étant racisées. Soixante-douze pour cent d’entre elles rapportent être victimes de harcèlement ou d’agressions en raison de leur race ou de leur apparence. C’est légèrement supérieur à la moyenne de 71 % pour l’enquête provinciale réalisée par le SCFP.
Il y a environ 3 300 membres du personnel qui travaillent au PRHC et à l’Hôpital Ross Memorial combinés. Si on extrapole les conclusions de l’enquête pour refléter ce total, plus de 1 815 membres du personnel hospitalier seraient agressés physiquement au travail pendant la pandémie. De ce nombre, plus de 1 200 de ces agressions seraient à caractère raciste.
« La plus effroyable de toutes les projections est que près de 1 100 membres du personnel hospitalier de Peterborough et Lindsay seraient agressés sexuellement au travail. Que les hôpitaux soient devenus des lieux de travail de plus en plus toxiques et dangereux où des centaines de femmes sont battues, agressées sexuellement et racisées chaque jour est une réalité qui donne à réfléchir. C’est un niveau de violence que le premier ministre provincial, le ministre de la Santé et les hôpitaux ne peuvent plus ignorer. Ils doivent y mettre fin », a déclaré Sharon Richer.
Cette recrudescence de la violence faite aux femmes survient dans un contexte de pénuries de personnel et de postes vacants jamais vus dans les hôpitaux de l’Ontario qui comptent parmi le moins de personnel et de lits par rapport à la population de tous les pays développés.
« Cela signifie que le public attend dans des hôpitaux bondés, que les patients et patientes sont renvoyées chez eux alors qu’ils et elles sont encore gravement malades ou sans même avoir été soigné(e)s. Leur famille est inquiète et en colère quant à l’accès et à la qualité des soins. Une dotation réduite au minimum et des membres du personnel qui travaillent seul(e)s dans des circonstances où ils et elles sont très vulnérables aux agressions est devenue la normalité. En raison des lourdes charges de travail, de la pénurie de personnel et des risques de violence, plusieurs IAA, PSSP, brancardiers et brancardières, préposés et préposées au nettoyage, employés et employées de bureau choisissent malheureusement de quitter leur emploi à l’hôpital », déclare Dave Verch, IAA chevronné et premier vice-président du CSHO-SCFP.
Les recommandations visant à freiner la violence faite au personnel hospitalier commencent par la tolérance zéro et doivent inclure une prise en charge provinciale correspondant à tout le moins au coût de l’inflation pour augmenter la dotation en personnel afin que nul(le) ne travaille seul(e) et pour accroître le nombre de lits pour mettre fin aux soins dans les couloirs.
En Ontario, le SCFP représente 50 000 membres du personnel hospitalier travaillant dans 120 sites de 65 associations d’hôpitaux.
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