TORONTO – Un différend sur les pensions qui dure depuis plus de deux ans pourrait entraîner une interruption de travail à l’Université métropolitaine de Toronto plus tard cette semaine, annonce le syndicat des préposé(e)s à l’entretien et à la maintenance de l’établissement.
« L’Université métropolitaine de Toronto est fière d’élever les gens par l’éducation et de promouvoir l’équité, mais ce qu’elle fait en ce moment va à l’encontre de ces valeurs », estime Jason Vigilante, vice-président du SCFP 233.
En 2021, l’université a pris la décision sans précédent d’imposer unilatéralement, à tout son personnel, une augmentation des cotisations au régime de retraite. L’association des professeur(e)s a contesté cette décision; éventuellement, un arbitre a statué que celle-ci violait la convention collective. L’arbitre Matthew Wilson a en outre conclu que l’administration de l’université était « responsable de tout manque à gagner ou déficit après prise en compte des cotisations des employés(e)s ».
Dans un régime à prestations déterminées comme celui en question, c’est l’employeur qui est responsable des manques à gagner, à moins qu’il ne s’entende avec sa main-d’œuvre.
En raison de la décision arbitrale, l’université a corrigé les taux de cotisation, mais uniquement pour le corps professoral.
« Il en résulte un régime inéquitable, où les préposé(e)s à l’entretien et à la maintenance cotisent plus que les professeur(e)s », explique Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « Tout ce que ces membres demandent, c’est la même chose qu’a obtenue le corps professoral. C’est une question d’équité, c’est tout. Il est choquant que l’administration de l’université fasse de belles déclarations sur l’équité alors qu’elle fait activement la promotion de l’iniquité dans son milieu de travail. »
Pire encore, au cours des négociations, le SCFP a appris que l’université avait secrètement instauré une nouvelle pratique en 2017 selon laquelle toute cotisation de retraite supérieure au minimum légal était un crédit réservé à l’employeur. Cela permettrait à l’employeur de réclamer huit millions de dollars en cotisations de retraite qui lui sont dues.
« En d’autres termes, elle décide unilatéralement de faire payer les gens plus, mais en même temps elle dépose des documents qui prétendent qu’elle peut récupérer des millions de dollars de notre caisse de retraite », résume David Simao, président du comité provincial du secteur universitaire du SCFP. Les documents actuariels déposés par l’université montrent que le régime est bien financé.
Le SCFP 233 est en négociation avec l’Université métropolitaine de Toronto depuis septembre 2022. Ses membres ont voté massivement en faveur d’une grève si ce problème n’est pas résolu.
Les autres questions en suspens à la table de négociation sont la sécurité d’emploi et une augmentation des salaires en phase avec le coût de la vie.
Le syndicat sera en position de grève légale le jeudi 13 avril à minuit une.
Des gens du SCFP informeront les médias de l’état des négociations mercredi à midi, à l’extérieur du 400, avenue University, Toronto.
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