TORONTO (ONTARIO) – Il faut revoir tout de suite les niveaux de soins et d’effectifs dans les soins de longue durée, selon la secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario, Candace Rennick. Et le gouvernement ontarien devrait ajouter des lits dans les établissements à but non lucratif, tout en imposant un moratoire sur les lits à but lucratif.
« Réparez les soins, dit-elle. Ajoutez du personnel, les mains de plus dont on a grandement besoin, pour que les résidents reçoivent les soins qu’ils méritent. Les travailleurs de première ligne le réclament depuis deux décennies. La COVID-19 nous a montré que la fragilité du système réside dans le manque de personnel et les emplois à temps partiel mal rémunérés. Mille huit cents résidents sont morts ces derniers mois; cette hécatombe ne doit pas se répéter. »
« Ce gouvernement n’a pas encore parlé d’un plan concret visant à augmenter les effectifs et les niveaux de soins, ajoute-t-elle. Pour stabiliser le secteur, on doit immédiatement mettre en œuvre un plan pour éliminer complètement le profit dans les soins de longue durée. » Selon elle, c’est la voie à suivre pour moderniser les soins de longue durée en Ontario.
La commission créée par le gouvernement progressiste-conservateur pour se pencher sur ce qui a mené à autant de décès dans les établissements de soins de longue durée au plus fort de la pandémie ce printemps ne s’est pas encore réunie. Or, les recherches, les données et les reportages montrent que la majorité des décès de résidents, près de 80 pour cent, sont survenus dans des établissements à but lucratif.
Aujourd’hui, Candace Rennick exhorte le premier ministre à promulguer un moratoire complet sur l’ajout de lits à but lucratif et à déposer un plan pluriannuel. Ce plan devra permettra au système de soins de longue durée de la province de se libérer de sa dépendance au privé. Les entreprises privées, parce qu’elles doivent rendre des comptes à leurs actionnaires, ont pour priorité de maximiser leurs profits.
« Personne ne devrait gagner de l’argent en prenant soin des personnes âgées et vulnérables, insiste-t-elle. C’est clairement, avec une augmentation des effectifs à plein temps, la leçon à tirer de la pandémie. J’exhorte monsieur Ford à être le premier ministre qui fera la plus grande différence dans la vie des résidents en soins de longue durée de notre province : rendez les soins entièrement sans but lucratif et promulguez une loi qui garantit les niveaux de dotation et de soins. Quel héritage incroyable ce serait pour son gouvernement et pour lui personnellement! » .
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