HAMILTON (ONTARIO) – Les employés en soins directs chez Amica Dundas ont un bas salaire et n’ont pas de régime de retraite. Or, ce foyer de soins de la région de Hamilton est la propriété du puissant Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l’Ontario (RREO). C’est pourquoi ils ont pris une initiative jamais vue : faire appel au conseil d’administration de la caisse des enseignants pour qu’il les aide à améliorer leurs conditions de travail.
La stratégie d’acquisition d’actifs du RREO est orientée par des principes d’investissement responsable, comme les questions sociales et de gouvernance, qui tiennent comptent, entre autres, des droits ouvriers et de la santé-sécurité au travail.
En mars 2018, aux prises avec d’importants problèmes en milieu de travail, une centaine de membres du personnel d’Amica Dundas ont rejoint le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Ce sont des infirmières auxiliaires autorisées (IAA), des préposés aux services de soutien à la personne (PSSP), des concierges et du personnel affecté à l’alimentation. En Ontario, le SCFP représente environ 30 000 employés du secteur des soins de longue durée.
Les PSSP d’Amica gagnent entre 14 et 18 dollars l’heure, soit un salaire inférieur à celui du secteur. Fait tout aussi troublant, certains PSSP ayant les mêmes tâches sont payés à des taux différents. Les salaires des IAA sont bas. Les autres salaires du personnel accusent un retard sur le secteur.
« Il était impératif que la caisse des enseignants, qui jouit d’une réputation mondiale, soit mise au courant des pratiques en matière de relations de travail d’une entreprise qu’elle possède », juge Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario du SCFP (CSHO–SCFP). Comment se fait-il que le personnel d’Amica Dundas n’ait pas de régime de retraite et que son employeur tarde à négocier une première convention collective ? »
Les syndicats d’enseignants locaux et provinciaux apportent leur soutien aux employés d’Amica Dundas membres de la section locale 1404 du SCFP. La Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario a déjà accepté d’agir en demandant au conseil du RREO de trouver une solution constructive pour favoriser le respect du personnel d’Amica sur le lieu de travail et la poursuite des négociations.
« Nos membres chez Amica Dundas ne méritent rien de moins », souligne Heather Neiser, présidente du SCFP 1404, qui représente aussi plus de 800 employés en soins de longue durée dans d’autres foyers de la région de Hamilton. « Ils sont bienveillants, assidus et travaillent très dur pour donner les meilleurs soins possible aux résidents, malgré le manque de personnel chronique et une charge de travail pénible. Leur moral est très bas, car ils savent que les besoins des résidents ne sont pas satisfaits. »
Un rassemblement communautaire pour soutenir la demande des travailleurs pour une première convention collective aura lieu le 1er février, de 11 h 00 à 13 h 00, en face de Amica Dundas, 50, rue Hatt, Dundas.