TORONTO (ONTARIO) – La Cour d’appel de l’Ontario a décidé, en attendant de rendre son ultime décision, de permettre la tenue des élections municipales à Toronto en vertu d’une loi qui réduit le nombre de conseillers de près de 50 %. En guise de réplique, le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn, lance un appel à l’action pour que l’opposition au gouvernement de Doug Ford se poursuive.
« Ce que nous avons tous vécu ces dernières semaines dépasse Toronto et ses élections municipales, explique-t-il. Avec cette mesure législative, le gouvernement du premier ministre Ford s’ingère aussi dans les élections à Niagara, Muskoka et la Région de Peel. Appelons un chat un chat : il s’agit d’une attaque viscérale contre la démocratie municipale. Si nous ne tenons pas son gouvernement responsable, soyez sûrs que cela se produira dans de nombreuses autres communautés. »
« Bien que la décision de la cour soit décevante, elle ne rend pas les actions du premier ministre Ford acceptables », ajoute la secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario, Candace Rennick. « Aucun premier ministre ne devrait pouvoir dicter la façon dont nos communautés sont représentées. Au cours de la dernière semaine, M. Ford a clairement fait savoir qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour arriver à ses fins, même si cela implique d’invoquer la clause dérogatoire. Cela devrait nous rendre tous très nerveux. »
Lundi dernier, le juge Belobaba a statué que le projet de loi 5, qui réduit la taille du conseil municipal de Toronto et annule les élections des présidents régionaux à Niagara, Muskoka et Peel, contrevient à la constitution. À peine quelques heures plus tard, le premier ministre menaçait d’invoquer la clause dérogatoire pour la première fois dans l’histoire de l’Ontario. Aujourd’hui, la cour d’appel a suspendu la décision du juge Belobaba jusqu’à ce qu’un appel complet puisse être entendu, permettant la tenue des élections selon les nouvelles règles établies par la loi 5.
« Il nous incombe à nous, citoyens, de protéger notre démocratie municipale et les droits que nous confère la constitution, lance M. Hahn. Depuis la décision de la cour d’appel, il est encore plus important que chacun communique avec son député pour lui faire savoir que nous ne soutenons pas l’ingérence du gouvernement dans les élections municipales. Et nous ne devons jamais oublier que le gouvernement Ford était prêt à utiliser les mesures les plus drastiques à sa disposition pour suspendre ces droits. Nous devons continuer à nous mobiliser et à résister pour repousser toute tentative d’utiliser cette mesure dangereuse et extrême à l’avenir. »
M. Hahn et Mme Rennick ont exhorté les Ontariens à lutter contre le programme de Ford en élisant des candidats progressistes aux prochaines élections municipales dans l’ensemble de la province. Ils se sont engagés à faire tout ce qu’ils peuvent pour appuyer les efforts de ceux-ci. « Nous rencontrerons nos partenaires communautaires pour déterminer les prochaines étapes, disent-ils. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre de vue le programme de Ford. Nous devons défendre nos collectivités. »
Les élections municipales et scolaires ontariennes auront lieu le 22 octobre 2018.
Le SCFP a financé la contestation judiciaire intentée par le candidat Chris Moise et les électeurs Ish Aderonmu et Prabha Khosla, l’une des nombreuses affaires judiciaires à contester la constitutionnalité de la loi 5. Ces trois personnes représentent une diversité de communautés qui ne se reflètent pas actuellement dans la composition du conseil municipal de Toronto et qui seront encore plus marginalisées par la décision rendue aujourd’hui.
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