WINDSOR (ONTARIO) — Le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO) a demandé aujourd’hui à la province d’ouvrir au moins 50 lits d’hôpitaux entièrement financés et permanents à l’Hôpital régional de Windsor. Ces lits sont nécessaires pour faire face à la pression exercée sur le système hospitalier afin d’endiguer le problème persistant de capacité en lits récemment mis en évidence par l’afflux de patients atteints de la grippe.
« L’obsession du gouvernement de l’Ontario envers sa politique préconisant quelques lits, quelques employés, un taux d’occupation très élevé des lits et un financement trop faible entraîne de sérieux problèmes de capacité à l’Hôpital régional de Windsor et dans les hôpitaux de l’Ontario », a dit Michael Hurley, président du CSHO.
Selon les données, l’Ontario est la province canadienne qui a le moins de lits d’hôpitaux et le moins d’employés pour ces lits. En moins de deux décennies, l’Ontario a éliminé plus de 18 000 lits d’hôpitaux. Par conséquent, comme à Windsor, de nombreux hôpitaux de l’Ontario tentent de faire face aux taux d’occupation élevés des lits et, dans de nombreux cas, à une surcapacité pendant de longues périodes, avec des lits de patients improvisés dans des salles de bains, des solariums et des couloirs d’urgence.
« Tout cela pose des risques potentiels pour les patients, qui ont droit à des soins hospitaliers sécuritaires au moment opportun. Malheureusement, les patients sont mis en danger parce que nos hôpitaux n’ont pas suffisamment de lits pour accueillir les personnes ayant besoin de soins hospitaliers. Nous demandons instamment au ministre de la Santé d’agir et de rétablir immédiatement 50 lits entièrement financés par l’État à l’hôpital de Windsor », a dit Michael Hurley.
L’Hôpital régional de Windsor compte 543 chambres au total dans ses deux établissements. Ajouter 50 lits permanents (environ dix pour cent de plus) augmenterait la capacité d’accueil de l’hôpital à 593 patients. Cela représenterait un niveau assez élevé pour faire face aux fortes périodes d’achalandage comme celles que l’hôpital a connues récemment.
L’Ontario est l’une des provinces qui dépense le moins d’argent dans ses hôpitaux. Les données démontrent que les hôpitaux des autres provinces obtiennent un financement de 25 pour cent supérieur à celui de l’Ontario.
« Continuer de gérer notre système hospitalier sans capacité de lits supplémentaires, avec un taux d’occupation excédant 100 pour cent la plupart du temps, est complètement à l’opposé du principe selon lequel « il faut éviter de causer du tort » sur lequel notre système de santé est fondé. Selon les spécialistes, il est dangereux de dépasser une capacité de 85 pour cent. Comment peut-on assurer la sécurité des patients lorsque les hôpitaux sont trop pleins, à 100 à 115 pour cent de leur capacité ? », demande Hurley.
L’Association des hôpitaux de l’Ontario (OHA) a affirmé dans son mémoire prébudgétaire de 2017 au gouvernement que les hôpitaux ont effectué des restrictions budgétaires de 4,5 milliards de dollars au nom de la province. L’OHA a déclaré que le taux d’occupation a augmenté à plus de 92 pour cent dans les hôpitaux de l’Ontario. Selon les études, les taux d’occupation de plus de 85 pour cent des lits sont associés à des risques plus élevés pour les patients, notamment des risques d’infection. La surpopulation entraîne aussi des problèmes dans la gestion des admissions urgentes et non urgentes. À l’hôpital de Windsor, où un problème de surpopulation sévit depuis longtemps, des chirurgies ont été annulées.
« Une évaluation des risques appliquée à la capacité du système hospitalier de l’Ontario démontrerait de sérieux taux d’insuffisance des lits. Ce n’est pas une petite anomalie passagère. Il n’y a absolument aucune capacité de réaction aux fortes périodes d’achalandage dans le système, et les membres du personnel hospitalier, des infirmières aux nettoyeurs, travaillent à un rythme épuisant parce qu’ils ont trop de patients à soigner », a dit Hurley.
Le Bureau du directeur de la responsabilité financière de l’Ontario estime que les besoins en soins de santé nécessitent une augmentation annuelle de 5,3 pour cent pour assumer les coûts de base, qui augmentent à un rythme plus rapide que le taux de l’inflation en raison des médicaments et des technologies médicales.
Le lundi 6 février, les membres du personnel hospitalier et des soins de longue durée du sud-ouest de l’Ontario se joindront un grand rassemblement communautaire afin de réclamer une augmentation de 5 pour cent du financement provincial des hôpitaux en 2017 et un engagement à fournir un financement stable
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Pour obtenir des renseignements supplémentaires, veuillez communiquer avec :
Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO), au 416-884-0770
Stella Yeadon, Service des communications du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), au 416-559-9300