TORONTO (ONTARIO) – Tandis que la plupart des élèves se préparent à la rentrée scolaire la semaine prochaine et que des pressions sont exercées sur les parents pour qu’ils paient encore plus de leur poche pour tout, des fournitures scolaires à la nourriture et au loyer aux prix exorbitants, les 55 000 travailleurs et travailleuses de l’éducation de l’Ontario mettent à profit les négociations de leur prochaine convention collective pour obtenir plus de ressources pour les élèves, les familles et l’un(e), l’autre.
Les revendications de négociation pour la réussite des élèves et de bons emplois des travailleurs et travailleuses de l’éducation comprennent une augmentation de salaire raisonnable, nécessaire et abordable de 3,25 $ l’heure qui aidera à retenir et à recruter des travailleurs et travailleuses pour donner aux enfants ce dont ils ont besoin en classe et pour sortir les travailleurs et travailleuses du bord de la pauvreté.
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Citations :
« Aujourd’hui, les élèves n’ont plus aucune garantie de services », a déclaré Laura Walton, aide-enseignante et présidente du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario du SCFP (CSCSO). « Demain, les travailleurs et travailleuses de l’éducation n’auront rien pour empêcher une nouvelle dévaluation de leurs salaires et les conseils scolaires auront encore des difficultés à recruter et à retenir les employé(e)s en raison des bas salaires. C’est pourquoi nous demandons à Stephen Lecce et à Doug Ford de retirer leur offre insultante, de verser un salaire décent aux travailleurs et travailleuses et d’investir dans l’embauche de plus de personnel pour fournir les services sur lesquels les élèves comptent. »
« Ce dont les élèves et les travailleurs et travailleuses ont besoin, ce sont deux facettes d’une même réalité, a déclaré Mme Walton. Notre travail est essentiel à l’épanouissement des enfants. Si nous étions suffisamment payé(e)s pour suivre l’énorme inflation à laquelle tout le monde est confronté, nous pourrions inscrire nos propres enfants à des activités sportives. Il serait plus facile pour les conseils scolaires d’empêcher le personnel de démissionner et nous n’aurions pas à compenser personnellement une décennie de compressions budgétaires gouvernementales en exerçant un deuxième emploi. »
« Doug Ford peut ordonner à ses négociateurs de conclure une entente qui priorise les élèves et les travailleurs et travailleuses dès maintenant, tout comme il aurait pu le faire il y a 89 jours lorsque nous avons signifié l’avis de négocier au lendemain des élections provinciales », a fait remarquer Mme Walton.
« Je travaille avec des élèves à besoins élevés qui peuvent être en crise », a déclaré Kristine Hamilton, aide-enseignante au primaire. « Je collabore avec l’équipe de la classe qui peut comprendre des enseignant(e)s, des orthophonistes et des éducateurs et éducatrices de la petite enfance. Nous ne sommes pas assez pour tout faire. En ma qualité d’A.-E., je sais que d’autres A.-E. sont épuisé(e)s parce qu’ils et elles, nous, voulons tous ce qu’il y a de mieux pour les enfants dont nous nous occupons. Nous ne sommes pas rémunéré(e)s au même taux que d’autres éducateurs et éducatrices qui sont dans la salle et qui nous demandent, ‘comment fais-tu pour vivre avec ça?’ Je réponds, ben justement, comment peut-on vivre avec ça? J’aimerais que les parents sachent que les soutiens dont les élèves ont besoin sont disponibles, ici, à l’école. »
« Bonjour, je m’appelle Jessica Lalonde et je suis concierge en chef. Je veille à ce que l’école soit propre tout en me conformant à la routine qui a été établie depuis la COVID, c’est-à-dire, désinfecter l’école plus souvent pour protéger les élèves. Je pense qu’il est important que les écoles soient propres lorsque les élèves arrivent à l’école. Si tout est beau en début de journée, tout va mieux par la suite. Si les salaires étaient plus élevés, plus de personnes postuleraient. Même si un salaire plus élevé est important, embaucher plus de personnel l’est tout autant parce qu’on est à court d’employé(e)s. Je dois faire beaucoup d’heures supplémentaires pour maintenir le niveau de propreté de mon école. C’est du temps que je ne peux pas consacrer à mes enfants. Je suis mère célibataire. Heureusement que ma famille m’aide parce que sinon ce serait beaucoup plus difficile. »
« Je vois 550 élèves chaque semaine. Je suis donc fort occupée », a déclaré Debbie Popovic, bibliothécaire au primaire. « J’essaie généralement de faire une activité avec eux, c’est vraiment un moment fort de leur semaine. Les écoles accueillent de plus en plus d’élèves et la charge de travail augmente pour chacun(e) d’entre nous. Il est donc très ardu de suivre le rythme et de faire tout ce que nous devons faire dans le cadre de notre travail. Je sais que plusieurs de mes collègues exercent un deuxième emploi, certain(e)s en ont même un troisième, et ce juste pour faire face aux dépenses quotidiennes de base. Si vous avez une famille, il est vraiment difficile de payer l’essentiel avec ce que nous gagnons en ce moment. Nous faisons fonctionner les écoles et nous nous soucions des élèves. Espérons que les parents et nos communautés se rendront compte que les travailleurs et travailleuses de l’éducation veulent ce qu’il y a de mieux pour nos enfants. »
Faits en bref
- Le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) calcule que le gouvernement progressiste-conservateur de Doug Ford a réduit le financement de l’éducation de 800 $ par élève (ajusté en fonction de l’inflation) pendant son premier mandat. Avec deux millions d’élèves dans les écoles de l’Ontario, cela se traduit par une réduction de 1,6 milliard de dollars au cours de l’année scolaire 2021-2022 seulement, une somme qui aurait dû être consacrée à l’amélioration du soutien aux élèves et à l’augmentation des niveaux de dotation et à l’augmentation des salaires des travailleurs et travailleuses de l’éducation.
- Les travailleurs et travailleuses de l’éducation se battent pour obtenir une augmentation du soutien direct de la part des aides-enseignant(e)s et des éducateurs et éducatrices de la petite enfance agréé(e)s pour mieux répondre aux besoins des élèves, un nombre suffisant de bibliotechnicien(ne)s pour que les bibliothèques scolaires restent ouvertes et que les enfants aient la possibilité de lire en permanence, un nombre suffisant de secrétaires dans les bureaux de l’école, un nombre suffisant de surveillant(e)s à la cafétéria pour assurer la sécurité des élèves et un plus grand nombre de concierges, de préposé(e)s à l’entretien et de gens de métier pour assurer la propreté des écoles et s’attaquer aux arriérés de réparation de l’ordre de 16,3 milliards de dollars.
- Les travailleurs et travailleuses de l’éducation méritent une augmentation. Au cours des derniers dix ans, leurs salaires ont chuté considérablement en dessous de l’inflation. Cela est dû en grande partie à l’interférence législative avec la libre négociation collective qui s’est servi du pouvoir de l’État pour limiter les améliorations salariales des employé(e)s les moins bien rémunéré(e)s du secteur de l’éducation. Le Projet de loi 124 sous l’égide du gouvernement progressiste-conservateur actuel a imposé une limite stricte de 1 % d’augmentation par an pendant trois ans, même si tout indique que cette augmentation serait inférieure à l’inflation et aux tendances des autres secteurs syndiqués de l’économie.
- Les attaques contre les salaires et les droits de négociation collective des travailleurs et travailleuses de l’éducation se sont traduites par des accords salariaux de 2012 à 2021 équivalant à 8,8 % (composé) tandis que l’inflation à la fin de 2021 s’élevait à 19,5 %. Autrement dit, les travailleurs et travailleuses de l’éducation ont déjà subi une baisse de salaire de 10,7 %. Avec une inflation bien supérieure à 7 % en 2022, les travailleurs et travailleuses de l’éducation se battent pour éviter une nouvelle baisse de salaire de 17 %.
- En septembre et octobre 2021, les travailleurs et travailleuses de l’éducation du SCFP-CSCSO, dont plus de 70 % sont des femmes, ont complété une enquête sur la façon dont les bas salaires affectent leur vie et 51,4 % des répondant(e)s ont déclaré qu’ils avaient dû occupé au moins un emploi supplémentaire pour joindre les deux bouts; 91% ont déclaré avoir éprouvé au moins une forme de difficultés financières; 60 % sont licencié(e)s chaque été, la majorité d’entre eux(elles) comptant sur l’assurance-emploi pour survivre (même dans le meilleur des cas, celle-ci ne remplace que 55 % des gains admissibles); 41 % ont payé une facture en retard parce que leur salaire ne suffit pas à pourvoir à leurs besoins; 24 % ont confirmé avoir eu du mal à payer l’essence ou le transport en commun (et ce, avant la récente flambée des prix de l’essence); 27 % ont déclaré avoir dû coupé sur la nourriture (également avant l’explosion de l’inflation en 2022).
- Les travailleurs et travailleuses revendiquent une augmentation raisonnable, nécessaire et abordable de 3,25 $ de l’heure pour un groupe qui ne gagne en moyenne que 39 000 $ par an. L’offre irrespectueuse et déconnectée de la réalité du gouvernement Ford n’est que de 33 ¢ à 53 ¢ l’heure, soit l’équivalent du coût de moins d’un réservoir d’essence par mois.
Le Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO) regroupe 55 000 membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) à l’emploi des systèmes scolaires publics, catholiques, anglophones et francophones de la plus grande province du Canada. Les membres du CSCSO sont des aides-enseignants et aides-enseignantes, des éducateurs et éducatrices de la petite enfance, du personnel de bibliothèque scolaire, des adjoints et adjointes administratives, des secrétaires, concierges, des gens de métier, des travailleurs et travailleuses auprès des enfants et des jeunes, des instructeurs, des préposé(e)s aux services alimentaires, des technologues de l’audiovisuel, des surveillant(e)s de la sécurité dans les écoles, des surveillant(e)s à la cafétéria, des travailleurs et travailleuses sociaux et d’autres.
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Ken Marciniec
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