Le Conseil scolaire régional de Trillium Lakeland (TLDSB), au nord de Toronto, a récemment annoncé qu’il disposait d’un excédent budgétaire de huit millions de dollars pour l’année scolaire 2023-2024, en ajoutant que « [le conseil] est bien placé pour contribuer à l’amélioration de la réussite et du bien-être de la population étudiante ». Malgré cela, les travailleuses et travailleurs disent que le sous-financement extrême et le manque important de personnel ont créé un environnement d’apprentissage dangereux et violent pour la population étudiante et le personnel.
Le SCFP 997, qui représente le personnel de toutes les écoles de Trillium Lakelands, demande au conseil scolaire d’investir massivement dans l’embauche de personnel additionnel dans les régions de Kawartha Lakes, de Hailburton County et de Muskoka afin de pallier le manque de personnel, l’épuisement professionnel généralisé, les suppressions de postes et la dégradation de l’expérience scolaire et de la sécurité de la population étudiante due à un ratio étudiants-travailleurs de plus en plus inadéquat.
Le SCFP 997 représente plus de 800 membres dans 56 écoles du TLDSB qui occupent le poste d’aide-enseignant(e), ou font partie du personnel de bureau, d’entretien, de garde et du personnel technique.
« Le Conseil scolaire se vante d’un excédent budgétaire de huit millions de dollars, mais à quel prix? », a exprimé William Campbell, président du SCFP 997. « Notre personnel souffre d’épuisement professionnel et personnel. Plusieurs ont peur de venir au travail tous les jours de peur d’être blessés. Alors pourquoi le TLDSB n’utilise-t-il pas le financement qu’il a reçu pour assurer la sécurité de la population étudiante et du personnel à l’école et au travail? Même si le sous-financement du gouvernement Ford est l’une des plus grandes raisons de la pénurie de main-d’œuvre, le TLDSB se doit de dépenser les fonds qu’il a reçus. C’est injuste pour nos étudiant(e)s et injuste pour nos travailleuses et travailleurs. Toute la population étudiante mérite d’apprendre dans un milieu sécuritaire. »
Un sondage mené par le Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO) révèle que plus de trois quarts des travailleuses et travailleurs du TLDSB ont dit qu’au moins un incident violent par mois se produisait dans leur milieu de travail. De plus, le tiers des personnes sondées ont déclaré qu’un incident violent se produit chaque jour où ils et elles travaillent. Enfin, plus de la moitié des membres ont dit que leur milieu de travail est évacué au moins une fois par mois en raison de comportements perturbateurs et violents.
Quatre-vingts pour cent des travailleuses et travailleurs du TLDSB qui ont répondu au sondage croient qu’il faut procéder à une augmentation de personnel pour répondre aux besoins de la population étudiante et créer un environnement de travail sain, sécuritaire et gérable qui permettra d’offrir aux étudiant(e)s du soutien adéquat.
« De nos jours, nos écoles sont confrontées à d’importantes difficultés », a déclaré Joe Tigani, président du CSCSO. « Le nombre de blessures et d’incidents violents subis par le personnel augmente. C’est la preuve que le manque de financement adéquat dans le système d’éducation ontarien constitue un enjeu crucial. Tout le monde mérite un environnement de travail sécuritaire. Le personnel éducateur et scolaire devrait pouvoir venir travailler sans avoir peur de subir de la violence ou des blessures, et la population étudiante mérite des environnements d’apprentissage sécuritaires exempts de violence. Les écoles devraient être des lieux où les étudiant(e)s se sentent en sécurité et soutenu(e)s. »
Selon le syndicat, le TLDSB a systématiquement reçu moins de financement de la part du gouvernement Ford année après année. En effet, le financement réel par élève (ajusté en fonction de l’inflation et de l’augmentation des inscriptions) a été amputé de 1569 $ entre 2012 et 2025. Si ce financement avait suivi le rythme de l’inflation, le conseil scolaire aurait reçu 27,3 millions de dollars additionnels de la part du gouvernement Ford uniquement pour l’année scolaire 2024-2025, ce qui lui aurait permis d’engager 365 travailleuses et travailleurs à temps plein supplémentaires.