Il y a cent quatre-vingt-huit ans aujourd’hui, soit le 1er août 1834, la Slavery Abolition Act (Loi sur l’abolition de l’esclavage) est entrée en vigueur, mettant fin légalement à l’esclavage partout dans l’Empire britannique. Nous soulignons cet événement en célébrant le Jour de l’émancipation le 1er août de chaque année partout en Ontario et au Canada.
Aujourd’hui, nous célébrons le Jour de l’émancipation en sachant que nos célébrations s’accompagnent de douleur. Bien que le 1er août 1834 signifiait la fin officielle de la violence et de la déshumanisation de l’esclavage, cette journée n’a pas signifié la fin de la suprématie blanche. En pratique, on a accordé seulement une liberté partielle à de nombreux Africains asservis et, malgré la proclamation de la Slavery Abolition Act, au Canada, les Noirs ont continué de subir d’immenses épreuves et difficultés au quotidien. Ils ont subi de la discrimination dans l’emploi, le logement et l’éducation, ainsi que dans de nombreuses autres sphères de leur vie en raison de leur race.
Près de deux cents ans plus tard, les Canadiens noirs continuent d’être victimes de discrimination dans l’emploi, le logement, l’éducation, les opérations bancaires, les soins de santé, le maintien de l’ordre et d’autres sphères. Tel que l’a rapporté le Toronto Star le mois dernier, « une recherche effectuée au cours des deux dernières années a démontré qu’à chaque vague de la pandémie, les travailleurs pauvres, ainsi que les populations immigrantes et racisées de l’Ontario ont non seulement subi des taux disproportionnés d’infection mais ont également eu un accès inéquitable aux tests de dépistage, aux traitements et aux vaccins » (traduction libre).
Dans le même ordre d’idée, un rapport de juin 2022 de la police de Toronto a confirmé un racisme systémique au sein du corps policier et révélé que, à Toronto, les Noirs ont 2,2 fois plus de risque d’avoir une interaction avec la police que leurs homologues blancs et 1,6 fois plus de risque de voir la force être utilisée contre eux.
Aujourd’hui, alors que nous réfléchissons au Jour de l’émancipation, nous nous rappelons que le 1er août est un début, non pas une fin. C’était une étape importante pour lutter contre la suprématie blanche mais, clairement, comme le démontrent les données récentes, pas la fin. Il reste encore beaucoup de travail à faire.
En cette journée historique et mémorable, nous vous encourageons à participer à des événements comme le Emancipation Day Event at Fort York (Événement du Jour de l’émancipation à Fort York), le Freedom Train Ride (Trajet en train de la liberté), le Emancipation Festival (Festival de l’émancipation) (ces trois sites Web sont tous en anglais), ainsi qu’à toutes les autres célébrations du Jour de l’émancipation et à réfléchir au long passé de racisme à l’égard des Noirs du Canada. Le Jour de l’émancipation est non seulement un témoignage de tout le chemin parcouru en tant que société mais, également, un rappel puissant que nous avons encore beaucoup de chemin à faire. Comme l’a dit le grand Martin Luther King Junior, « nous serons libres seulement lorsque chacun de nous sera libre » (traduction libre).