Deux des plus grands syndicats de la santé de l’Ontario demandent au gouvernement provincial d’annuler un nouveau décret qui, selon eux, entraîne un niveau de risque inacceptable pour les patientes et patients hospitalisés, la clientèle des établissements de soins de longue durée (SLD) et le personnel de la santé. Ce décret permet aux hôpitaux et aux employeurs des SLD d’ordonner à des travailleuses et des travailleurs atteints de la COVID-19 et encore potentiellement malades ou contagieux de retourner au travail.

Le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHOSCFP) et le SEIU Healthcare craignent que les hôpitaux et les établissements de SLD se servent de ce décret comme solution à la pénurie de personnel. Cela augmenterait le risque d’infection pour la clientèle et les autres membres du personnel de santé.

« Raccourcir la période d’isolement du personnel de la santé est malavisé et dangereux », estime Michael Hurley, président du CSHO, la division hospitalière du SCFP en Ontario. « Forcer quelqu’un à retourner au travail alors qu’il est malade ou infecté par la COVID-19 met en péril la santé et la sécurité des patientes, des patients et des autres membres du personnel. Et on n’élimine pas le risque d’infection en affectant ces personnes aux zones COVID. Les patientes et patients positifs à la COVID-19 peuvent être réinfectés, surtout en présence d’autres variants. Nous demandons au gouvernement de suspendre immédiatement cette pratique. Des centaines de gens sont déjà décédés d’une infection à la COVID contractée dans nos hôpitaux ; cette pratique ne fera qu’accroître le nombre de ces infections. »

Le CSHOSCFP et le SEIU ont envoyé une lettre très sévère (https://bit.ly/OCHU220124) au premier ministre de l’Ontario Doug Ford, à sa ministre de la Santé Christine Elliott et au médecin hygiéniste en chef de la province, le Dr Kieran Moore. Ils y décrivent les dangers que fait courir à la population le décret du 12 janvier intitulé « Document d’orientation provisoire sur la COVID-19 : Gestion des pénuries de personnel essentiel dans les milieux les plus à risque dans la foulée de la recrudescence liée au variant Omicron ».

La ligne directrice repose principalement sur l’acceptation du fait que le variant Omicron a une période d’infection plus courte, soit cinq jours au lieu de dix. Cependant, de plus en plus de données montrent que la période infectieuse d’Omicron dure plus de cinq jours, ce qui conduit des épidémiologistes et des virologues respectés à réclamer que l’Ontario revienne à l’ancienne politique d’isolement de dix jours.

« Le premier ministre Ford gouverne par sondages plutôt que par la science », déplore Sharleen Stewart, présidente du SEIU Healthcare. « Cela expose inutilement les gens à Omicron. Et, comme nous l’avons vu, plus d’Ontariens et d’Ontariennes sont morts de la COVID-19 en janvier qu’au cours de n’importe lequel des douze derniers mois. Au lieu d’envoyer des gens malades dans nos hôpitaux pour soigner d’autres gens malades, nous exhortons le premier ministre Ford et son gouvernement à s’asseoir avec nous pour mettre en œuvre immédiatement notre plan d’action en matière de ressources humaines en santé. »

Certains hôpitaux ontariens ont déjà annoncé leur intention d’instaurer un programme de retour au travail anticipé sans avoir d’abord envisagé toutes les solutions de rechange possibles, comme l’offre d’une prime plus élevée, le redéploiement du personnel affecté à d’autres tâches ou une l’adresse d’une demande d’aide à l’armée.

Selon le CSHOSCFP et le SEIU, le document d’orientation ne recommande pas le port d’un EPI approprié à la situation de risque extrême que le retour précoce de membres du personnel positifs à la COVID-19 amènerait dans un hôpital ou un établissement de soins de longue durée. On aurait dû y recommander le port d’un respirateur en élastomère ou d’un respirateur N95 bien ajusté.

Les syndicats accusent les employeurs qui observent ce décret de manquer à leurs obligations fondamentales en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité au travail de la province. Il y aurait aussi infraction à la loi si les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée mettent en œuvre tout plan de retour au travail anticipé sans avoir d’abord exploré toutes les solutions de rechange raisonnables et sans fournir les protections et précautions adéquates, y compris l’EPI.

Le CSHOSCFP, le SEIU Healthcare et les sections locales membres de ces syndicats « examineront toutes les voies légales à [leur] disposition, y compris en vertu de la LSST, par le biais du processus de règlement des griefs et par celui des tribunaux, dans le but d’assurer la sécurité de nos membres, des personnes hospitalisées et, par extension, du grand public », ont-ils averti.

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Pour obtenir des renseignements supplémentaires, veuillez communiquer avec :

Stella Yeadon, Service des communications du SCFP, au 416 559-9300 ou à [email protected]

Corey Johnson, Service des communications du SEIU Healthcare, au 416 529-8909 ou à [email protected]

 

 

 

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