Le Mois de l’histoire des Noirs est un moment pour réfléchir aux contributions et à l’héritage des Noirs dans les collectivités des quatre coins de la province. C’est un moment pour reconnaître l’importance de la résistance dans la lutte pour la justice raciale. C’est un moment pour multiplier nos efforts afin d’éliminer le racisme à l’égard des Noirs au sein du mouvement syndical et de notre société. Et c’est un moment pour raconter des histoires qui, trop souvent, tombent dans l’oubli.
Les syndicats canadiens ont, dans le passé, complètement interdit les membres noirs. La Fraternité des porteurs de wagons-dortoirs a été un chef de file pour renverser cette pratique discriminatoire flagrante. Né en 1918, à Toronto, Stanley Grizzle a été élu président de sa section locale de la Fraternité des porteurs de wagons-dortoirs et a exercé des pressions sur le Chemin de fer Canadien Pacifique pour qu’il ouvre les portes de la direction aux Noirs. En 1959, M. Grizzle et Jack White ont été les premiers candidats noirs à se présenter à une élection à l’Assemblée législative de l’Ontario pour la Fédération du commonwealth coopératif (CCF) (qui est devenue le NPD). Jack White a également été le premier représentant noir élu des travailleurs du fer et un des premiers Noirs à être conseiller syndical du SCFP.
Les membres noirs du SCFP ont souvent été victimes de discrimination au sein de notre mouvement, étant confrontés à des obstacles à l’emploi, à des discours haineux à caractère racial, à des obstacles pour obtenir des postes à la direction et des postes de membres du personnel, ainsi qu’à une indifférence pour leurs problèmes et préoccupations. Des membres militants comme Muriel Collins et Livingstone Holder ont lutté aux côtés d’autres personnes pour faire du SCFP un meilleur endroit pour les Noirs.
En 1977, le SCFP a élaboré le premier manuel d’action positive pour les sections locales : Égalité des chances au travail. En 1980, le Conseil exécutif national du SCFP a nommé le premier agent à l’égalité des chances du SCFP. Le Congrès de 1981 a promis de lutter contre le racisme, l’antisémitisme et l’homophobie. Au cours des années 1980, les sections locales du SCFP ont lutté afin d’obtenir des boycotts au régime d’apartheid en Afrique du Sud. Il y a eu, au cours des années 1990 et 2000, d’autres projets du SCFP pour des lois impératives sur l’équité salariale et l’équité en matière d’emploi, l’organisation de la toute première conférence sur la lutte contre le racisme du SCFP, l’ajout de sièges de l’égalité au sein du Conseil exécutif national et du Conseil exécutif de l’Ontario et le soutien pour le mouvement Black Lives Matter. Ces projets ont été menés par des membres noirs du SCFP.
Malgré ces mesures, les membres noirs du SCFP continuent d’être victimes d’un racisme persistant. Les membres racisés du SCFP ont moins de chances d’occuper un emploi à temps plein (54 %) comparativement à l’ensemble des gens (64 %). Les membres racisés ont deux fois plus de chances d’occuper un emploi occasionnel et ont plus de chances de travailler sur appel ou d’occuper un emploi à temps partiel. De plus, les membres racisés ont beaucoup de chances de voir leurs heures réduites et ont moins de chances de connaître leur horaire à l’avance, d’avoir des avantages sociaux, un régime de retraite au travail ou des congés de maladie payés.
Le Congrès du SCFP-Ontario de 2018 a ordonné la création d’un plan d’action organisationnel sur la lutte contre le racisme et la mise sur pied d’une campagne de lutte contre la suprématie blanche afin de lutter contre le racisme à l’égard des Noirs au sein du SCFP, parmi nos membres et au sein de leurs collectivités. Le SCFP-Ontario et le Comité de la justice raciale du SCFP-Ontario travaillent également avec d’autres organisations afin d’organiser des campagnes visant à combattre la suprématie blanche sur les campus, de soutenir des mouvements de la base qui luttent contre le racisme, comme le mouvement Black Lives Matter et le Migrant Rights Network, et de résister aux politiques du gouvernement conservateur de Doug Ford, comme le projet de loi 124, qui nuisent aux travailleurs racisés.
En ce Mois de l’histoire des Noirs, nous ne devons pas oublier l’héritage et les contributions des Canadiens noirs et la riche histoire de la résistance sur laquelle nous comptons aujourd’hui alors que nous continuons de renforcer notre pouvoir pour lutter contre le racisme à l’égard des Noirs. Nous exhortons les sections locales et les membres du SCFP, ainsi que tous les Ontariens, à réfléchir à l’histoire des Noirs et à la façon dont elle a donné forme à leurs collectivités. En se rappelant de cette histoire, le SCFP-Ontario s’efforcera d’éliminer les obstacles à la pleine participation des membres noirs aux activités de notre syndicat, au sein de nos lieux de travail et aux quatre coins de la province.