TORONTO (ONTARIO) – Aujourd’hui, à Toronto, le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO) a lancé un avertissement : le programme « d’efficacité » dans la fonction publique et les baisses d’impôt promis par le premier ministre Doug Ford vont aggraver le phénomène de médecine de couloir et la pénurie de lits dans les hôpitaux.
Le CSHO, la division hospitalière du Syndicat canadien de la fonction publique (CSHO–SCFP), a chiffré les trois grandes propositions de Doug Ford et leur incidence sur les hôpitaux de la province.
Selon le rapport du CSHO intitulé Hallway Medicine: It Can Be Fixed (traduction libre : La médecine de couloir, on peut s’en défaire) et qui examine les répercussions du plan fiscal de sept milliards de dollars, de l’équilibre budgétaire et du programme « d’efficience » dans la fonction publique de quatre pour cent promis par Ford, les hôpitaux ontariens perdraient entre 2 467 et 3 712 lits de plus, ainsi qu’entre 8 560 et 16 418 emplois.
« Nous pouvons mettre fin à la médecine de couloir, mais en investissant pour répondre aux besoins d’une population vieillissante et en croissance », explique le président du CSHO, Michael Hurley. « Ces investissements supplémentaires ne sont pas permanents, mais ils sont nécessaires pour la survie de la génération du baby-boom. Sans eux, les hôpitaux ontariens, déjà confrontés à un surpeuplement et à des années de sous-financement, ne seront pas en mesure de maintenir la qualité des soins aux patients face aux pressions démographiques. »
Lors de la campagne électorale de ce printemps, les conservateurs ont promis de mettre fin à la « médecine de couloir », en ajoutant qu’il n’y aurait pas de mises à pied dans le secteur public. Toutefois, en additionnant les réductions des revenus et des dépenses, il faudrait à l’échelle provinciale, retrancher des milliers de lits et d’emplois hospitaliers pour atteindre l’équilibre budgétaire.
« Nous avons tous entendu parler de patients qui passent plusieurs jours sur une civière dans un couloir. Ce résultat est attribuable au fait que l’État finance les hôpitaux en dessous de leurs coûts réels depuis plus de dix ans », soutient Natalie Mehra, directrice générale de la Coalition ontarienne de la santé. « L’Ontario a perdu plus de 18 000 lits au cours des 20 dernières années. La “médecine de couloir” ne disparaîtra pas à moins que le gouvernement ne rétablisse la capacité d’accueil des hôpitaux, qu’il rouvre les salles d’opération fermées et qu’il remette en place le personnel et le financement associés aux lits fermés. »
Le rapport de recherche du CSHO–SCFP formule plusieurs recommandations pour mettre fin à la médecine de couloir notamment : financer les coûts réels des hôpitaux ; ouvrir des lits de soins actifs, de soins continus complexes et de soins de longue durée pour faire face au surpeuplement ; investir dans la santé mentale et la toxicomanie ; et éviter la restructuration et la privatisation.
« Il y a amplement de preuves, en Ontario, que la restructuration et la privatisation des hôpitaux ont gaspillé des milliards de dollars au cours de la dernière décennie », affirme M. Hurley.
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Michael Hurley, président du CSHO-SCFP, au 416-884-0770
Ravi Joshi, Service des communications du SCFP, au 647-833-5836
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