TORONTO (ONTARIO) – Les conséquences du budget brutal 2023 du premier ministre Doug Ford s’annoncent sombres pour les élèves, leurs parents et la main-d’œuvre de première ligne.
Alors que les conseils scolaires préviennent déjà que leur sous-financement entraînera des mises à pied, on apprend que le gouvernement provincial a utilisé un stratagème comptable pour camoufler une réduction de l’enveloppe consacrée à l’éducation en 2023-2024.
Cette nouvelle compression aggrave le trou dans lequel le gouvernement conservateur avait jeté les élèves des écoles publiques au cours de son premier mandat, pendant lequel il a réduit le financement de l’éducation d’au moins 800 dollars par élève. L’Ontario compte deux millions d’élèves. Cela se traduisait donc par une diminution du financement de 1,6 milliard de dollars, uniquement pour l’année scolaire 2021-2022, une somme qui aurait pu servir à améliorer les soutiens aux élèves et à embaucher du personnel pour offrir ces soutiens.
Alors que les travailleuses et travailleurs de première ligne de l’éducation se réunissent à Toronto pour leur congrès annuel à compter d’aujourd’hui, le Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO) du SCFP demande au ministre des Finances Peter Bethlenfalvy et au premier ministre Doug Ford d’amender leur budget, ou du moins d’accepter les amendements qui pourraient venir de députées et députés de l’opposition, afin d’augmenter considérablement le financement de l’éducation et d’assurer la transparence dans la répartition du budget du ministère de l’Éducation entre les conseils scolaires et les garderies.
Citations :
« Jeudi, le gouvernement Ford a déclaré qu’il en avait fini avec la pandémie et qu’il passait à des coupes encore plus sévères », prévient Laura Walton, présidente du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO) du SCFP. « Le gouvernement Ford brime encore une fois les élèves et le personnel, sans nécessité, puisque celui-ci a le pouvoir et les ressources nécessaires pour financer correctement l’éducation de nos enfants. Il choisit simplement de rendre les milliardaires encore plus riches à la place. »
« Il n’y a rien dans le budget brutal de Doug Ford pour garantir que tous les élèves qui ont besoin du soutien d’un aide-enseignant ou d’une aide-enseignante l’obtiendront, ajoute Mme Walton. Rien pour garantir un nettoyage adéquat des écoles. Rien pour garantir la présence d’un éducateur ou d’une éducatrice de la petite enfance désignée dans chaque classe de maternelle. Rien du tout sur la dotation en personnel. Et avec la disparition du financement en lien avec la COVID-19, tous les emplois que le ministre de l’Éducation prétend avoir créés s’évanouiront. »
« En tant que maman, je m’inquiète pour nos enfants qui continueront à fréquenter des écoles qui ont encore un besoin urgent de réparations, qui ne pourront pas accéder aux soutiens dont ils ont besoin pour réussir et qui auront des problèmes de santé mentale, sans que l’on s’en aperçoive », conclut-elle. « Il est plus que décevant que le premier ministre Ford et Stephen Lecce continuent de prétendre qu’ils ne sont pas responsables. En tant que parents, travailleuses et travailleurs, nous exigeons mieux. »
Quelques faits
- Les « 7 000 » travailleuses et travailleurs de l’éducation que Stephen Lecce prétend avoir embauchés depuis 2020 consistaient en 6 966,4 emplois équivalents temps plein (ETP) créés avec des fonds temporaires liés à la pandémie de COVID-19 au cours de l’exercice 2020-2021.
- Le chiffre « 7 000 » souvent répété par le ministre de l’Éducation, Stephen Lecce, n’est même pas honnête. En comparant 2017-2018, le dernier exercice avant l’arrivée au pouvoir du gouvernement Ford, à 2021-2022, le nombre de nouveaux emplois nets créés dans les écoles publiques était de 5 941,3 ETP limités dans le temps. Et cela inclut des postes d’enseignement, de direction adjointe et de direction, pas seulement des postes de première ligne.
- Bon nombre, sinon la plupart, de ces emplois ont été créés grâce aux fonds de réserve des conseils scolaires, et non au financement de ce gouvernement.
- Il y a 4 800 écoles en Ontario. Le « 7 000 » de M. Lecce, même s’il était vrai, ne représenterait que 1,45 travailleuse ou travailleur de l’éducation par école en moyenne, pas assez pour fournir le soutien dont les enfants ont besoin, et que les parents s’attendent à recevoir, dans nos écoles publiques.
- 55 000 membres du SCFP-CSCSO travaillent dans pratiquement toutes les classes d’emplois en éducation, à l’exception de l’enseignement et de la direction. Leur apport est essentiel à la réussite des élèves. Le sous-financement chronique, qui entraîne un manque de personnel, menace les résultats scolaires et l’expérience d’apprentissage des enfants.
Le Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO) réunit 55 000 membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) qui travaillent dans les systèmes scolaires publics catholique, anglophone et francophone de la plus grande et de la plus riche province du Canada. Les membres du CSCSO sont aides-enseignantes et aides-enseignants, éducatrices et éducateurs de la petite enfance, concierges, adjointes administratives et adjoints administratifs, secrétaires, bibliotechnicien(ne)s, gens de métier, intervenant(e)s auprès des enfants et des jeunes, monitrices et moniteurs, travailleuses et travailleurs des services d’alimentation, technologues audiovisuels, surveillant(e)s de la sécurité scolaire, informaticien(ne)s, travailleuses et travailleurs sociaux, etc.
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Personne-ressource :
Ken Marciniec
Service des communications du SCFP
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