16 mai 2017

Madame la première ministre Wynne,

Je vous écris relativement à des articles parus dans la presse au cours de la fin de semaine quant à des changements imminents à la Loi sur les relations de travail et à la Loi sur les normes d’emploi, y compris la possible augmentation du salaire minimum à 15 $ l’heure.

Je vous encourage, le plus énergétiquement possible, à donner suite à ce que moi et de nombreuses autres personnes soupçonnent être des changements progressistes qui sont recommandés par le groupe d’experts que votre gouvernement a créé il y a deux ans.

L’Ontario est prêt pour ce type de changement positif, en fait, nos collectivités en ont besoin. Le groupe d’experts a entendu directement de la bouche de milliers de travailleurs de l’Ontario qui ont fait part de la réalité des défis auxquels un trop grand nombre de personnes sont confrontées dans notre province. Ils ont demandé des changements législatifs parce qu’ils savent qu’ils sont nécessaires. Et ils comptent sur votre gouvernement pour vraiment écouter et agir d’une manière qui non seulement les aidera en tant que travailleurs individuels, mais renforcera absolument l’économie de notre province.

Je sais très bien qu’il y a des gens qui demandent publiquement à votre gouvernement de ne pas agir. Ils se servent des mêmes vieux arguments qui ont toujours été utilisés par un petit groupe contre tout changement progressiste à la Loi sur les normes d’emploi et à la Loi sur les relations de travail.

Ils parlent du risque de retombées économiques négatives, même si ces arguments ont été réfutés à maintes reprises. Ils tentent même de suggérer que les travailleurs veulent des emplois précaires moins bien rémunérés – ce qui est tout à fait ridicule.

Ils demandent des études qui sont absolument inutiles alors qu’il y a une expérience très réelle dans d’autres provinces qui démontre des retombées économiques positives qui découlent du renforcement des lois sur les normes d’emploi et les relations de travail. Sans mentionner le fait que votre gouvernement a entrepris une consultation exhaustive par l’entremise de conseillers spéciaux depuis deux ans déjà.

Ils continuent de se fier à la propension de certains politiciens à craindre le changement. Vous ne pouvez pas les laisser vous dissuader, vous et vos collègues, de faire tout ce qui est grandement nécessaire et ce que les travailleurs partout dans la province appuient.

Bien que certains articles parus dans la presse indiquent que votre gouvernement envisage le rétablissement de l’accréditation par la vérification des cartes pour quelques catégories de travailleurs seulement, je veux qu’il soit clair que nous devons la rétablir pour tous les travailleurs de l’Ontario. Le gouvernement libéral fédéral rétablit ce droit pour les travailleurs de compétence fédérale parce que c’est la bonne chose à faire. Le rétablissement de la vérification des cartes pour un petit groupe de travailleurs n’est pas la réponse.

Il y a littéralement des piles d’études économiques qui démontrent qu’un des meilleurs moyens de créer des économies locales plus sûres est de faciliter la syndicalisation des travailleurs. Et ces mêmes études soulignent à maintes reprises comment les provinces dont les taux de syndicalisation sont les plus élevés ont des économies fortes et un meilleur niveau de vie général.

Bien que je souligne cette question plus précisément, ce n’est pas la seule action qui est nécessaire. Tel que souligné par les nombreux travailleurs qui ont pris le temps de fournir leurs commentaires dans le cadre de l’examen portant sur l’évolution des milieux de travail, il y a de nombreux changements progressistes qui sont nécessaires et ils sont tous importants pour changer positivement le cours des choses pour les travailleurs de l’Ontario.

En terminant, je sais que vous et tous vos collègues savez pertinemment que mon syndicat a été très critique à l’égard de décisions politiques prises par votre gouvernement. Ce serait un véritable exploit si je devais me retrouver en position de devoir féliciter publiquement votre gouvernement pour avoir fait la bonne chose. Et ne vous méprenez pas, si votre gouvernement fait ce que les journaux ont affirmé au cours des derniers jours à la suite d’une fuite, en plus d’étendre l’accréditation par la vérification des cartes à tous les travailleurs, je serai tout à fait heureux de le faire.

Je vous prie d’avoir le courage de vos convictions par rapport à ces changements; faites ce que la population de la province demande depuis plus de deux ans, modernisez nos lois sur les normes d’emploi et les relations de travail afin de rétablir un semblant d’équilibre en Ontario. Notre économie en sera plus forte et notre avenir collectif meilleur.

Je vous prie d’accepter, Madame la première ministre, l’expression de mes sentiments distingués.

 

 

Le président du SCFP-Ontario,

 

 

 

 

Fred Hahn

cc : ministres du cabinet A. Bevan, L. Aagaard, R. Bornmann, D. Araneda, H. Bender, C. Taglione, D. Davidson et S. Andrey