NORTH BAY, ON – Le Réseau local d’intégration des services de santé du Nord-Est (RLISS–NE), assiégé, sert de bouc émissaire et de pion dans le plan de sous-financement des soins de santé du provincial, affirme le président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (OCHU), Michael Hurley : « Bien qu’il soit complice de ce plan, le RLISS n’a pas à être blâmé pour la pénurie de services de santé dans le Nord-Est ontarien. Nous encourageons le député de Nipissing à jeter le blâme sur le vrai responsable : le gouvernement provincial. »
Dans son dernier rapport, la vérificatrice générale de l’Ontario a braqué les projecteurs sur la politique provinciale en matière de santé et, plus particulièrement sur les RLISS. Elle conclut que le RLISS–NE fait partie d’une majorité de réseaux régionaux de la santé qui n’ont pas réussi à atteindre leurs « cibles de rendement ». En fait, selon la vérificatrice générale, aucun des 14 RLISS ne satisfait à l’ensemble des indicateurs de rendement qui mesurent l’accès aux services de santé sélectionnés et le taux de réhospitalisation des patients souffrant de problèmes médicaux spécifiques.
« Ce rapport, explique M. Hurley, montre que la politique provinciale en matière de santé, qui consiste à réduire les soins hospitaliers et à sous-financer le secteur communautaire, abandonne les patients à leur sort, bien plus qu’il ne montre comment les RLISS s’en sortent pour faire rentrer dans le rang les hôpitaux, les maisons de soins infirmiers et les organismes communautaires qui souffrent de sous-financement depuis de nombreuses années. »
Selon les données de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), les dépenses de l’Ontario en soins hospitaliers sont inférieures de 25,3 pour cent au reste du pays. Pour ramener le financement provincial pour l’hôpital régional de North Bay à la moyenne du reste du Canada, il faudrait l’augmenter de 23 millions de dollars par année. Dans l’ensemble, le Canada dépense 16,7 pour cent de plus que l’Ontario pour financer les autres soins de santé, principalement les soins à domicile et les soins communautaires.
L’Assemblée législative de l’Ontario est ajournée jusqu’à la mi-février, ce qui veut dire qu’elle siégera à peine quelques semaines avant le dépôt du budget provincial. Toutefois, « nous espérons que le député Vic Fedeli continuera à faire pression sur le gouvernement libéral pour que celui-ci redonne à l’hôpital régional de North Bay les 23 millions de dollars dont il l’a privé en 2015. En pointant du doigt le RLISS–NE, il dirige sa colère sur la mauvaise cible et détourne l’attention du vrai problème : le sous-financement des soins hospitaliers et l’accès difficile aux soins dans la communauté. »
Selon M. Hurley, la vérificatrice générale semble très préoccupée par « le mauvais état des soins » au nord et en campagne. Celle-ci écrit que le gouvernement provincial a renié la promesse qu’il avait fait, en 2007, de développer un plan de prestation des soins de santé pour les campagnes et le nord de l’Ontario. « La vérificatrice a pris le gouvernement en défaut et elle lui a intimé de se doter d’un plan pour réparer les dégâts, ajoute-t-il. On ne devrait pas s’étonner que les hôpitaux et les autres fournisseurs de services de santé du Nord-est ontarien, qui doivent composer avec les distances et un taux plus élevé de cancers, de maladies du cœur et de toxicomanie, soient incapables d’atteindre des cibles de rendement illogiques dans un système sous-financé et en réforme constante. »
Le RLISS–NE s’occupe du deuxième territoire régional en superficie, soit 44 pour cent du territoire ontarien. D’ici 2036, la tranche des 65 ans et plus y passera de 19 pour cent à 30 pour cent de la population, une augmentation de 65 pour cent. Le RLISS–NE affiche un taux de mortalité infantile plus élevé que dans le reste de la province. Le taux de décès par crise cardiaque ou AVC y est de 22 pour cent supérieur au reste de la province ; celui des décès en raison d’un cancer, de 16 pour cent.
À North Bay, où on a supprimé des lits en santé mentale et des programmes de soutien hospitalier sans bonifier la capacité du secteur communautaire à s’occuper des patients en santé mentale, les commentaires de la vérificatrice générale sont « particulièrement cinglants », affirme M. Hurley. Elle écrit : « Visites imprévues répétées au service d’urgence des patients ayant des troubles de santé mentale ou de toxicomanie dans les 30 jours d’une visite précédente. D’après le Ministère, la raison principale de ces visites récurrentes au service d’urgence est l’absence de services communautaires efficaces disponibles au moment de la mise en congé des patients. »
Même si les RLISS doivent adopter des stratégies afin d’améliorer les soins aux patients, on mesure rarement la qualité des services de santé, selon la vérificatrice. On avait aussi rencontré ce problème après que le gouvernement de Mike Harris eut ordonné la fusion et la fermeture d’hôpitaux.
« Rares sont les preuves démontrant que les fusions et les intégrations de services produisent des économies réelles, conclut M. Hurley. Par contre, on constate, à North Bay entre autres, un pic dans le taux de réhospitalisation, ainsi qu’un sous-financement particulièrement criant dans les soins de santé et les soins hospitaliers. »
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Président du CSHO–SCFP
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Stella Yeadon
Service des communications du SCFP
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