Le samedi 20 juin est la Journée mondiale des réfugiés. Aujourd’hui, nous réaffirmons notre solidarité à l’égard des réfugiés, des demandeurs d’asile, des migrants et des personnes déplacées à l’intérieur de leur pays partout dans le monde.
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) rapporte qu’au moins 70,8 millions de personnes partout dans le monde ont été forcées de fuir leur maison au cours des dernières années. Parmi eux se trouvent près de 25,9 millions de réfugiés, dont la moitié ont moins de 18 ans. Ce ne sont pas des chiffres mais des êtres humains – principalement des personnes provenant d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Asie du Sud, d’Amérique latine et des Caraïbes – qui ont été déplacés par la force en raison d’un conflit armé, de la violence (y compris la violence faite aux femmes) et des violations des droits de la personne, dont la persécution fondée sur la race, la religion, la nationalité, la sexualité, la croyance ou l’affiliation à un groupe social en particulier.
Malgré des idées fausses au sujet de la générosité des gouvernements occidentaux, 80 % des réfugiés sont accueillis par des pays voisins de leurs pays d’origine, dont certains des états les plus pauvres de l’hémisphère Sud, souvent dans de grands camps de réfugiés où les réfugiés sont confrontés à un risque plus élevé de contracter la COVID-19. Au cours des dix dernières années, les pays occidentaux se sont engagés dans des campagnes anti-migrants agressives, coûteuses et racistes afin d’assurer que les réfugiés ne viennent pas s’installer dans leurs pays et ce par tous les moyens. Des milliers de personnes ont été tuées au cours de cette période pour avoir tenté de franchir des eaux et des frontières internationales. Ceux qui ont pu les franchir sont confrontés à la détention, du racisme et de la xénophobie.
Sous la gouverne de Donald Trump, les États-Unis ont rendu les choses extrêmement difficiles pour les réfugiés et les demandeurs d’asile en imposant de nouvelles restrictions qui ont fait qu’il est encore plus difficile qu’avant pour les personnes de demander une protection. Le Canada, malgré des gestes de bienvenue par le premier ministre Justin Trudeau, n’a pas été aussi bienveillant qu’il l’affirme. Une crise a été fabriquée de toutes pièces dans les médias lorsque des demandeurs d’asile ont été forcés de franchir irrégulièrement la frontière bien qu’ils aient le droit, en vertu de la Déclaration universelle des droits de l’homme, de demander l’asile peu importe comment ils sont entrés. Les réfugiés continuent de représenter un petit pourcentage des nouveaux immigrants au Canada et de nombreux demandeurs d’asile se voient régulièrement refuser le statut de réfugiés. Pendant qu’ils attendent une décision au sujet de leur demande, de nombreux réfugiés sont détenus indéfiniment dans nos centres d’immigration.
Les droits des réfugiés ont été délibérément ignorés et violés, particulièrement dans le climat de haine provoqué par la montée de la droite et des mouvements de suprématie blanche en Occident et partout dans le monde. Bien que l’élection de Donald Trump aux États-Unis ait encouragé ces éléments racistes, le Canada n’est pas et n’a jamais été immunisé contre leur influence. Le sentiment anti-réfugiés, le racisme à l’égard des Noirs et l’oppression des Autochtones sont beaucoup plus répandus et systémiques que bon nombre de personnes au Canada, particulièrement celles ayant des privilèges en raison de leur class et de leur race, se sentiraient à l’aise de reconnaître.
Le mouvement syndicat a la responsabilité de s’opposer à ces messages de haine et de travailler avec des alliés pour voir à ce que les réfugiés obtiennent l’aide dont ils ont besoin. Dans cet esprit, le SCFP-Ontario soutient le travail d’organisations comme Justice for Migrant Workers (Justice pour les travailleurs migrants) et le Migrant Rights Network (Réseau de défense des droits des migrants), en plus du Conseil ontarien des organismes de service aux immigrants et du Conseil canadien pour les réfugiés. Ces groupes offrent la mobilisation et le soutien dont les réfugiés ont si désespérément besoin.
Le SCFP-Ontario est fermement déterminé à travailler avec ses membres, dont bon nombre sont des réfugiés et des migrants de différentes parties du monde, qui offrent des services publics essentiels dans des collectivités de partout au Canada. Nous sommes résolus à soutenir notre Comité de la justice raciale, notre Comité de la solidarité internationale et nos comités des droits de la personne pour voir à ce que nous éliminions tous les obstacles à l’interne et dans nos lieux de travail; nous sommes également résolus à travailler en étroite collaboration avec nos alliés des mouvements de défense des droits des réfugié et de lutte contre le racisme pour combattre le racisme systémique ici au Canada et partout dans le monde.