Windsor (ONTARIO) – Des agressions sexuelles, une commotion cérébrale avec séquelles permanentes, des visages défigurés, des os fracturés, des dents perdues, des morsures et des lésions cérébrales. Ce ne sont que certaines des blessures subies aux mains des patients par les membres du personnel médical de l’Ontario qui ont participé à une importante nouvelle étude intitulée « Assaulted and Unheard: Violence Against Healthcare Staff ».

Publiée dans NEW SOLUTIONS: A Journal of Environmental and Occupational Health Policy, l’étude, dirigée par les chercheurs canadiens Dr Jim Brophy et Dre Margaret Keith, affiliés à l’Université de Windsor et à l’Université de Stirling, au Royaume-Uni, et Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO), fournit une image plus claire de la manière dont les membres du personnel hospitalier de l’Ontario sont touchés physiquement, psychologiquement, financièrement et sur le plan interpersonnel, par la violence au travail.

Pendant plusieurs mois, les chercheurs ont visité toutes les régions de la province et ont effectué 13 entrevues de groupe approfondies, d’une durée de 2 ou 3 heures chacune, auprès de 54 personnes qui représentent une large gamme de professions de la santé et ayant plusieurs années d’expérience.

« Nous avons appris que la violence envers le personnel médical est très répandue. Nous ne pouvons plus négliger cette question. Tout comme nous ne pouvons pas négliger la violence conjugale, la discrimination, le harcèlement et les agressions sexuelles. Nous avons tort de fournir des excuses pour la violence, ou de faire taire les personnes qui en souffrent, parce que les répercussions sont énormes sur leur bien-être personnel ainsi que sur les soins qu’elles sont en mesure de fournir à leurs patients », explique Dre Keith.

Un grand nombre des personnes interviewées ont dit aux chercheurs qu’elles travaillent souvent avec la douleur causée par les agressions des patients. Les personnes qui travaillent dans les services d’urgence, dans les unités psychiatriques, les services de médecine légale, et les établissements de soins de longue durée ont dit qu’elles se rendent souvent au travail avec la peur d’être physiquement agressées par les personnes à qui elles fournissent des soins personnels et médicaux directs.

Les incidents d’agression et de harcèlement sexuel sont si répandus qu’ils sont rarement déclarés. En fait, certains membres du personnel médical estiment qu’ils subiraient des conséquences négatives s’ils s’exprimaient à ce sujet.

L’étude conclut qu’il y a un manque de reconnaissance institutionnelle et législative de l’énormité du problème de la violence envers le personnel médical ainsi qu’un manque de ressources connexes, comme une dotation en personnel adéquate et des installations appropriées. Des programmes de prévention, comme des politiques de « tolérance zéro » et des mesures de sécurité et des niveaux de dotation adéquats, une stratégie recommandée dans une grande partie de la documentation, ont été cités et soulignés dans chaque entrevue de groupe.

« Il y a une sous-déclaration systémique de la violence dans les établissements de santé. Tant et si bien que le problème a été caché du public. Par conséquent, l’opinion publique exerce peu de pression pour changer les conditions qui mènent à la violence. Nous savons que la solution à la violence contre les travailleuses et travailleurs de la santé ne consiste pas en un simple interrupteur marche-arrêt. Il faudra accepter qu’il y ait un problème important, mettre l’accent sur la prévention et examiner à fond la santé globale de notre système de santé. »

Les personnes interrogées ont également souligné les effets persistants des traumatismes psychologiques et suggéré des stratégies de prévention qui comprennent une large gamme de soutiens après les incidents, comme le counseling psychologique, un soutien financier à titre d’indemnisation, une période de congé adéquate et une thérapie.

Presque tous les participants à l’étude ont exprimé la crainte que leur employeur découvre qu’ils avaient pris part à l’étude et de subir des mesures disciplinaires.

« Nous avons entendu dire que le personnel médical des hôpitaux de l’Ontario travaille dans un milieu malsain de violence physique et sexuelle. Ces personnes constatent l’absence de soutien de la part de leurs gestionnaires et sont souvent blâmées pour les agressions qu’elles ont subies, ce qui aggrave leur traumatisme. Les membres du personnel médical ne sentent pas qu’ils peuvent parler en toute sécurité de la question de la violence à l’hôpital. Des mesures de protection prévues par la loi permettraient d’éliminer la crainte exprimée par les participants à l’étude d’être réprimandés ou de perdre leur emploi pour leurs déclarations sur le problème de la violence », a dit Michael Hurley.

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Pour obtenir des renseignements supplémentaires, veuillez communiquer avec :

Stella Yeadon, Service des communications du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), au 416-559-9300

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