Le vendredi 13 mars, la Municipalité de Whitby a mis à pied 210 travailleurs à temps partiel, membres de la section locale 53 du SCFP. Contrairement aux municipalités avoisinantes, comme Pickering, Clarington, Uxbridge et Ajax où les employés municipaux ont été payés pour deux à trois semaines lorsque les mises à pied étaient encore considérées temporaires, les travailleurs à temps partiel de Whitby se sont retrouvés sans indemnisation.

« Si la municipalité versait trois semaines de salaire, cela nous permettrait de planifier », de dire Alannah McIsaac, vice-présidente à temps partiel de la section locale 53. « Les gens croient que les travailleurs à temps partiel sont des enfants ou des étudiants, mais environ 50 pour cent de nos membres sont des adultes. C’est une période stressante pour tout le monde et le fardeau financier qui pèse sur nous avec cette décision soudaine de nous mettre à pied sans solde est une mauvaise chose. »

Mme McIsaac souligne que ce sont seulement les employés municipaux à temps partiel qui ont été mis à pied. De plus, 63 pour cent des employés municipaux à temps partiel auraient pu normalement ne pas être admissibles aux prestations de l’assurance-emploi et ils devront faire une demande en vertu de la nouvelle prestation canadienne d’urgence, qui prévoit 2 000 $ par mois, pendant quatre mois, pour les personnes affectées par la pandémie.

« Il y a tellement de gens aux quatre coins de la province qui sont dans le même bateau que les employés municipaux à temps partiel de Whitby, inquiets quant au paiement de leur loyer et de leur hypothèque, de comment ils mettront de la nourriture sur la table et de comment ils pourront assurer leur qualité de vie à l’avenir », de dire Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « Durant ces temps difficiles, il est inspirant de voir nos membres trouver des moyens créatifs de résister, sur le terrain, dans les collectivités. Nous ne cesserons pas de demander au gouvernement de prendre cette situation au sérieux en accordant des soutiens du revenu immédiats afin d’aider ces 210 travailleurs et tous les Ontariens au cours de cette période difficile. »

Mme McIsaac et d’autres ne sont pas restés là à attendre, les bras croisés, lorsqu’ils ont perdu leur emploi sans qu’on leur accorde un salaire. Ils ont réagi en exigeant que les travailleurs soient rappelés et en exigeant une indemnisation. Le lundi 23 mars, ils ont organisé une manifestation devant l’hôtel de ville de Whitby pendant la réunion du conseil, tapissant le boulevard de pancartes, remplissant l’aire de stationnement de voitures avec une seule personne à bord au maximum et demandant aux participants de diffuser la réunion en continu en direct sur leurs téléphones.

« Nous voulions vraiment qu’ils permettent aux employés à temps partiel de se préparer pour ce qui est à venir, de dire Mme McIsaac. Et maintenant, alors que le nombre de personnes affectées par la COVID-19 progresse chaque jour et que la population de notre province est sur le point d’être confinée, cela permettrait aux gens de mettre de l’argent de côté, mais on ne nous a pas donné cette occasion. »

Bien que le conseil ait voté contre le rappel au travail des employés, ce qui leur aurait assuré un soutien financier, Mme McIsaac et d’autres continuent d’attirer l’attention sur cette question.

« Nous, en tant qu’unité à temps partiel, sentons que nous ne sommes pas traités avec respect ou équité, d’affirmer Alannah McIsaac. Un des énoncés apparaissant sur nos pancartes lors de la manifestation disait tout : Simplement parce que nous faisons la moitié des heures ne signifie pas que nous valons la moitié moins. »