SAULT STE. MARIE (ONTARIO) – Des défenseurs qui demandent une enquête révolutionnaire à la Commission des droits de la personne sur des années d’âgisme systémique dans le système de santé de l’Ontario exhortent les résidents de Sault Ste. Marie d’appuyer la demande pour une enquête.

L’Ontario Health Coalition (OHC), le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO, division hospitalière du Syndicat canadien de la fonction publique ou SCFP) et l’Advocacy Centre for the Elderly (ACE) affirment que ce type d’enquête publique révolutionnaire pour discrimination des droits de la personne envers les personnes âgées dans l’accès aux soins hospitaliers et de longue durée et le niveau des soins prodigués est nécessaire après le décès par la COVID-19 de près de 4 000 résidents de foyers de soins infirmiers, en Ontario, au cours de la dernière année.

La population, en plus de vieillir, a augmenté de 4,5 millions de personnes au cours des trois dernières décennies. Pourtant, les gouvernements ontariens ont mené la réduction la plus radicale de la taille des hôpitaux de toutes les provinces canadiennes. Parallèlement, le provincial a rationné l’accès aux soins de longue durée, ce qui a entraîné une liste d’attente de plus de 38 000 personnes, pour la plupart des Ontariens âgés. À Sault Ste. Marie seulement, une personne peut devoir patienter entre 124 et 2 088 jours (5,7 ans). Une moyenne de 16 personnes emménagent dans des foyers de SLD chaque mois. Il y a présentement 349 personnes sur la liste d’attente.

Le Sault Area Hospital tourne régulièrement à plus de 100 pour cent de sa capacité. Les patients sont entassés dans les salles d’urgence, ce qui crée une énorme pression pour transférer les personnes âgées là où il y a de la place, indépendamment de la sécurité et de la pertinence des soins.

Partout en Ontario, plus de 2200 personnes, pour la plupart âgées, classées comme des patients à autre niveau de soins (ANS) et « souvent appelées bloqueurs de lits par dérision ont été transférés des hôpitaux vers des établissements de fortune. Ces patients qui peuvent souffrir de conditions médicales chroniques complexes, sont envoyés dans des milieux en dehors du secteur hospitalier et, dans certains cas, à l’hôtel où les niveaux de dotation en personnel et les soins sont plus faibles. Les aînés sont souvent infantilisés et traités comme si leur droit de recevoir des soins est moins important que celui d’autres personnes », d’affirmer Michael Hurley du CSHO.

Dans toute la province, seul un petit pourcentage de résidents en soins de longue durée ayant contracté la COVID-19 ont été hospitalisés avant leur décès : 22,4 pour cent, soit un sur cinq, selon une étude récente. À titre comparatif, le taux d’hospitalisation des malades qui vivent dans la communauté est de 81,4 pour cent.

« La culture du détournement hospitalier pour les résidents des soins de longue durée s’est répercutée sur les première et deuxième vagues », ajoute Natalie Mehra de l’OHC, qui a déclaré que l’échec d’offrir un accès aux soins dont les aînés ont besoin est le résultat cruel de ces politiques discriminatoires qui existent depuis trop longtemps. « Plus le résident est âgé, plus le taux d’hospitalisation est faible. ».

Selon l’OHC, le CSHO-SCFP et l’ACE, il est grand temps de faire enquête sur la discrimination systémique envers les personnes âgées dans l’accès à des soins de santé en Ontario. Ils en ont fait part à la Commission des droits de la personne de l’Ontario dans une lettre (en anglais seulement).

« La COVID-19 a fait ressortir l’âgisme systémique appliqué au traitement des personnes âgées dans le système de santé ontarien », souligne Jane Meadus de l’ACE. « On parle de chambres à quatre lits, de manque de personnel et d’EPI, de non-hospitalisation des résidents. Mais les choix politiques qui nous ont menés à cette situation datent de plusieurs décennies. Il faut que ça cesse. »

Les défenseurs ont également exhorté le gouvernement provincial à veiller immédiatement à ce que tout le monde reçoive les soins hospitaliers et de longue durée dont il a besoin, sans discrimination fondée sur l’âge. Ils ont également appelé à l’arrêt du transfert de patients ANS hospitalisés vers des établissements non hospitaliers.

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Pour obtenir des renseignements supplémentaires, veuillez communiquer avec :

 

Stella Yeadon, Service des communications du SCFP, au 416 559-9300 ou à [email protected]

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