TORONTO (ONTARIO) – Bien que le gouvernement conservateur se soit engagé à ne pas utiliser la nouvelle législation sur la réorganisation du secteur de la santé pour privatiser des services, « de grands pans du projet de loi 74 sont conçus exactement pour faire cela », prévient Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario. L’un des articles supprime explicitement l’obligation de maintenir les services hospitaliers et d’autres services de santé publics et sans but lucratif.

Un autre article autorise le ministre de la Santé à ordonner à toute entité (hôpital, établissement de soins de longue durée, RLISS ou organisme communautaire subventionné) d’utiliser l’entreprise X pour un service spécifique. Des documents divulgués en janvier par de hauts fonctionnaires du ministère de la Santé ont révélé des projets de privatisation des services d’ambulance aérienne, de l’inspection des maisons de retraite, des laboratoires, des services administratifs et de passation de marchés, entre autres.

En plus de ces privatisations, le projet de loi 74 autoriserait le transfert d’une vingtaine de services à une super-agence, dont les hôpitaux, les soins de longue durée, les réseaux locaux d’intégration des services de santé, les soins à domicile, les services ambulanciers, les soins aux personnes atteintes d’un cancer, les greffes d’organes, les soins palliatifs et les services en santé mentale et en toxicologie. Le projet de loi permettrait de couper de moitié les 150 hôpitaux communautaires de l’Ontario pour les remplacer par des mégahôpitaux. On craint pour les petits hôpitaux ruraux.

« Nous regrettons de ne pas avoir d’autre choix que de demander à nos membres de défendre le système de santé, à moins que le gouvernement n’abandonne explicitement la privatisation, déplore M. Hurley. Les preuves montrent clairement que la privatisation des soins de santé fait grimper le taux de mortalité, ce qui s’avère beaucoup plus coûteux. Le passage à la prestation privée tourne en dérision la promesse du gouvernement de mettre fin à la médecine de couloir. Il ne fera qu’accroître les problèmes d’accès et de qualité des soins. Certains enjeux, comme celui-ci, exigent que l’on prenne position. »

Il semble bien que le gouvernement conservateur envisage de forcer l’adoption de ce projet de loi dans les prochaines semaines. Le SCFP fait partie des voix de plus en plus nombreuses qui réclament la tenue de vastes audiences publiques à travers la province.

« Les Ontariens méritent de connaître chaque détail de la refonte majeure que le gouvernement conservateur compte apporter à notre système de santé public », plaide Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « De Toronto à Thunder Bay, ils doivent avoir la possibilité de faire leurs commentaires avant que toute loi ne soit adoptée. Selon de nombreux experts et membres du personnel de première ligne, cette réorganisation est énorme, mal conçue, risquée pour les patients et elle pourrait bien détruire les bases de l’assurance-maladie. »

L’Ontario possède déjà le système de santé le plus efficace au Canada. C’est aussi la province qui consacre le moins d’argent par habitant à ses hôpitaux et aux soins de longue durée.

« On n’a pas besoin de réorganiser les services de santé; on a besoin de ressources », estime Heather Duff, présidente du secteur de la santé au SCFP-Ontario. « Les résidents en soins de longue durée ont besoin de plus de soins directs. Le plan du gouvernement risque fortement d’entraîner ravages et perturbations dans le système de santé public. C’est pourquoi les citoyens qui tiennent à profiter de soins de grande qualité doivent être entendus. »

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Stella Yeadon, Service des communications du SCFP, au 416-559-9300, à [email protected], à www.ochu.on.ca ou à www.cupe.on.ca/fr/

SEPB491/EW

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