PEMBROKE (ONTARIO) – Aujourd’hui, à Pembroke, le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO) a lancé un avertissement : le programme « d’efficacité » dans la fonction publique et les baisses d’impôt promises par le premier ministre Doug Ford vont aggraver le phénomène de médecine de couloir et la pénurie de lits dans les hôpitaux, dont le financement et la dotation en personnel sont déjà inférieurs aux autres provinces.

Le CSHO, la division hospitalière du Syndicat canadien de la fonction publique (CSHO-SCFP), a chiffré les trois grandes propositions de Doug Ford et leur incidence sur de nombreux hôpitaux communautaires de la province, dont l’hôpital de Pembroke.

Selon le rapport du CSHO intitulé Hallway Medicine: It Can Be Fixed (traduction libre : La médecine de couloir, on peut s’en défaire) et qui examine les répercussions du plan fiscal de sept milliards de dollars, de l’équilibre budgétaire et du programme « d’efficience » dans la fonction publique de quatre pour cent promis par Ford, l’hôpital de Pembroke perdrait entre 5 et 10 lits, ainsi qu’entre 25 et 56 emplois.

« Nous pouvons mettre fin à la médecine de couloir, mais en investissant pour répondre aux besoins d’une population vieillissante et en croissance », explique le président du CSHO, Michael Hurley. « Ces investissements supplémentaires ne sont pas permanents, mais ils sont nécessaires pour la survie de la génération du baby-boom. Sans eux, les hôpitaux de Kingston, déjà confrontés à un surpeuplement et à des années de sous-financement, ne seront pas en mesure de maintenir la qualité des soins aux patients face aux pressions démographiques. »

Lors de la campagne électorale de ce printemps, les conservateurs ont promis de mettre fin à la « médecine de couloir », en ajoutant qu’il n’y aurait pas de mises à pied dans le secteur public. Toutefois, en additionnant les réductions des revenus et des dépenses, il faudrait à l’échelle provinciale, retrancher 3 712 lits et 16 418 emplois hospitaliers pour atteindre l’équilibre budgétaire.

Les patients de l’Ontario, forcés de passer plusieurs jours sur une civière dans un couloir et retournés à la maison tout en étant encore très malades, sont des symptômes de compressions budgétaires constantes dans les hôpitaux et de l’élimination de 18 000 lits. Les hôpitaux sont financés à un coût inférieur au coût réel depuis plus de dix ans et leur capacité en a ainsi été affectée.

La semaine dernière, lors de ses premiers commentaires au sujet de l’engorgement dans les hôpitaux, la ministre de la Santé de l’Ontario, Christine Elliott, a mentionné que « c’est extrêmement inquiétant », de dire Michael Hurley.

Les hôpitaux de l’Ontario reçoivent moins de financement provincial que n’importe où ailleurs au Canada. « Ils sont les plus efficaces. Il est malheureux que ce que nous avons entendu de la part de la ministre de la Santé est un code à peine déguisé signalant d’autres coupures dans les hôpitaux, davantage de privatisation et une autre ronde de restructuration dans les hôpitaux qui forcera les patients à parcourir de plus grandes distances pour se faire soigner. Notre population croît et vieillit, et nous avons dû vivre de tels plans auparavant. Ils n’ont pas ‘transformé’ les soins, ils ont réduit les soins, et c’est ce qu’ils feront cette fois-ci également », de dire Michael Hurley.

Le rapport de recherche du CSHO–SCFP formule plusieurs recommandations pour mettre fin à la médecine de couloir notamment : financer les coûts réels des hôpitaux ; ouvrir des lits de soins actifs, de soins continus complexes et de soins de longue durée pour faire face au surpeuplement ; investir dans la santé mentale et la toxicomanie ; et éviter la restructuration et la privatisation.

« Il y a amplement de preuves, en Ontario, que la restructuration et la privatisation des hôpitaux ont gaspillé des milliards de dollars au cours de la dernière décennie », affirme M. Hurley.

 

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Pour obtenir des renseignements supplémentaires, veuillez communiquer avec :
Michael Hurley, président du CSHO-SCFP, au 416-884-0770
Stella Yeadon, Service des communications du SCFP, au 416-559-9300 ou à [email protected]

 

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