Monsieur le ministre,

 

Comme vous le savez, les ambulanciers paramédicaux de l’Ontario sont parmi les premiers intervenants d’urgence les mieux formés, sinon les mieux formés, au pays. Chaque jour, les ambulanciers paramédicaux de notre province sauvent de nombreuses vies. Il est extrêmement malheureux qu’un récent segment de l’émission CTV-W5 laisse les téléspectateurs avec une impression différente, plus précisément que le fait de composer le 911, c’est comme jouer à la « roulette » des soins d’urgence.

 

Bien que nous soyons compatissants à l’égard d’une veuve éplorée ou d’une autre famille dont des êtres chers ont subi de graves traumatismes dans un accident d’automobile, une grande partie du contenu de l’émission, en ondes le samedi 8 octobre 2016, nous a profondément troublés.

 

Inutile de dire que nous ne sommes pas d’accord, et ce à plusieurs égards, avec l’évaluation faite dans le cadre de l’émission. L’insinuation à l’effet que les médecins travaillant dans les hôpitaux ont des intérêts financiers personnels inappropriés à maintenir le statu quo, la dynamique entre les ambulanciers paramédicaux en soins primaires et les ambulanciers paramédicaux en soins avancés, et la tentative de minimiser le rôle des agents de répartition des ambulances dans l’évaluation des besoins médicaux d’urgence des patient, entre autres.

 

Cependant, nous sommes particulièrement ébranlés par les commentaires faits par une organisation pancanadienne – une qui, d’après ce que nous comprenons, est liée à l’Ontario Paramedic Association (Association des ambulanciers paramédicaux de l’Ontario). Le porte-parole du groupe national semble poser l’hypothèse – avec peu ou pas de justification – que la réglementation de l’ordre des ambulanciers paramédicaux est une panacée pour les lacunes dans les soins d’urgence. Aucune preuve n’a été fournie pour montrer un lien entre la création d’un ordre professionnel et toute conséquence sur l’évitement de tragédies, comme celles décrites dans l’épisode de CTV-W5. En effet, nous croyons que la preuve suggère le contraire, faisant référence à l’efficacité des services paramédicaux en Ontario (malgré les volumes élevés d’appels) dans l’offre de soins médicaux d’urgence constants et d’un niveau élevé de qualité qui permettent de sauver d’innombrables vies.

 

Nous sommes préoccupés qu’un petit groupe ait choisi de soulever, à nouveau, la question de la création d’un ordre professionnel, longtemps après que les conseillers clés de la province sur la question de la réglementation des professions de la santé aient étudié à fond cette même proposition, qu’ils aient fait une large consultation à ce sujet et ait clairement rejeté la proposition.