L’honorable Doug Ford
Premier ministre de l’Ontario
Édifice de l’Assemblée législative, bureau 281
Queen’s Park
Toronto (Ontario)  M7A 1A1

Monsieur le premier ministre Ford,

Objet : Assurance que les travailleurs des SLD puissent participer à la Commission sans représailles

Au cours de cette crise sans précédent, nous avons été témoins des personnes qui ont été les plus touchées par la pandémie mondiale. Parmi elles, il y a les résidents âgés et les travailleurs de première ligne des foyers de soins de longue durée.

Au fur et à mesure que la pandémie progressait, nous avons pu constater que les résidents et les travailleurs ont été les plus touchés dans les foyers à but lucratif où les niveaux de dotation en personnel étaient bas et où les travailleurs étaient surexploités et forcés d’accepter des quarts de travail précaires et de travailler à de nombreux endroits pour s’assurer une vie décente. Ces conditions ont affecté profondément les aînés – les personnes les plus vulnérables à la COVID-19 – et eu des conséquences dévastatrices sur eux. Ce n’est rien de nouveau pour les travailleurs puisque nous en informons les gouvernements depuis plus de dix ans.

Dans ce contexte, nous avons salué le lancement d’une Commission d’enquête indépendante sur la COVID-19 dans les foyers de soins de longue durée. Son objectif bien défini d’enquêter sur la façon dont la COVID-19 s’est propagée dans les foyers de SLD, en quoi cela a affecté les résidents, leurs familles et le personnel, et de quelle façon nous devrions évaluer les mesures qui ont été prises par le gouvernement et d’autres est un pas dans la bonne direction.

Mais nous croyons que des éléments essentiels sont manquants.

Par exemple, nous n’avons pas encore appris si les intervenants auront la possibilité de faire des présentations sur leurs expériences et conclusions à la Commission ou si les travailleurs de première ligne auront des garanties qu’ils pourront parler librement sans crainte de représailles.

Il n’y a présentement aucune protection si une personne s’exprime. Bien que la Loi sur les enquêtes publiques protège les témoins contre toute accusation criminelle pour témoignage rendu, il n’y a aucune protection contre des conséquences en matière d’emploi.

C’est troublant parce que nous avons vu des représailles auparavant. En 2016, une de nos membres, une infirmière, a été congédiée après avoir dénoncé la violence au travail dans le cadre d’une conférence sur les soins infirmiers et qu’elle ait été citée dans un communiqué de presse syndical. D’autres cas ont mené à diverses mesures disciplinaires au travail.

Tant et aussi longtemps que la possibilité de représailles demeure, les travailleurs ne pourront pas fournir une description complète des conditions dans ces foyers. Cela minera l’objectif bien défini de la Commission.

Nous avons déjà soulevé cette préoccupation. Et on nous a déjà dit que le ministère des Soins de longue durée répondrait. Cela ne s’est pas encore produit.

Le temps commence à manquer. Nous avons besoin d’une action efficace pour régler la crise dans les SLD – et la mesure la plus importante pour y parvenir est une évaluation honnête des personnes qui connaissent le mieux les conditions. Pour que les travailleurs de première ligne le fassent, nous aurons besoin de l’assurance que les gens ne subiront pas de représailles s’ils décident de dénoncer.

Nous vous prions d’accepter, Monsieur le premier ministre, l’expression de nos sentiments distingués.

Candace Rennick
Secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario

Sharleen Stewart
Présidente
UIES soins de santé

Jerry Dias
Président
Unifor

CC:

L’honorable Merrilee Fullerton, ministre des Soins de longue durée
L’honorable Christine Elliott, ministre de la Santé
Andrea Horwath, cheffe de l’opposition officielle