Vendredi matin, le premier ministre Doug Ford a déclaré son intention de changer les lois de l’Ontario en ce qui a trait à la gouvernance municipale – quelques mois à peine avant les élections locales qui auront lieu à l’automne. La loi qui est proposée par le gouvernement conservateur réduira de moitié la représentation démocratique à la Ville de Toronto et remplacera les présidents élus par des présidents nommés dans les régions de York, Peel, Niagara et Muskoka.

La plus récente attaque du gouvernement Ford à l’égard de la démocratie ne cible pas seulement les personnes vivant dans la région du Grand Toronto. Le ministre des Affaires municipales, Steve Clark, a indiqué que la loi qui est proposée comprendra également un « examen plus général du gouvernement régional ». Il y aura probablement des coupures semblables et des changements profonds dans les municipalités des quatre coins de la province, mais la population de l’Ontario ne devrait pas s’attendre à avoir son mot à dire.

Jamais au cours de la campagne électorale le premier ministre Ford a révélé son plan caché d’intervenir dans les élections municipales. Depuis son élection il y a huit semaines, le premier ministre Ford n’a aucunement consulté la population de Toronto, York, Peel, Niagara et Muskoka au sujet des conséquences de la réduction de leur représentation municipale élue. Le premier ministre Ford n’a pas eu le mandat de la population de l’Ontario de prendre cette décision antidémocratique et irresponsable. Il est plus important pour le premier ministre Ford d’agir en fonction de ses récriminations personnelles et de plaire à son cercle d’intimes que d’entendre les Ontariens ordinaires.

Les municipalités offrent des services de première ligne essentiels dont les gens dépendent à chaque jour, comme l’eau, les routes, la collecte des ordures, la santé, les parcs et les loisirs, les garderies, les bibliothèques et plus encore. Les coupures du premier ministre Ford feront en sorte qu’il sera plus difficile pour ceux d’entre nous qui vivent dans ces collectivités de voir à ce que l’on réponde à nos besoins en matière de services. La population de l’Ontario doit pouvoir avoir accès aux décideurs locaux et avoir une représentation juste et responsable au sein du gouvernement municipal.

Le chaos créé par le premier ministre Ford dans la plus grande ville du Canada causera des torts irréparables. Des centaines de personnes ont déjà posé leur candidature pour les prochaines élections municipales, bon nombre étant des personnes de la classe ouvrière, des militants communautaires et des candidats pour la première fois qui souhaitent faire une différence. Plusieurs candidats ont déjà quitté leur emploi normal pour se consacrer à leur campagne. Des candidats ont déjà frappé à des centaines de portes, organisé leur bureau de comté et dépensé des milliers de dollars pour imprimer des informations sur leur campagne. Qui plus est, des centaines d’Ontariens ont fait un don aux campagnes auxquelles ils croient. Mais à la toute dernière minute, le premier ministre Ford a changé les règles, mettant tout en péril.

Le SCFP-Ontario travaillera en collaboration avec d’autres syndicats, conseils du travail régionaux et groupes communautaires pour résister à l’attaque du premier ministre Ford à l’égard de notre démocratie et de nos services municipaux. De contestations judiciaires en passant par une mobilisation massive de l’opinion publique, aucun effort ne devrait être épargné pour protéger notre hôtel de ville (#OurCityHall).

Je vous prie d’accepter mes sentiments de solidarité.

Le président du SCFP-Ontario,

 

 

Fred Hahn