KITCHENER-WATERLOO (ONTARIO) – « Nous avons un énorme déséquilibre économique dans notre province, où les travailleurs sont laissés pour compte, et le gouvernement doit apporter les changements nécessaires si l’Ontario devient prospère à nouveau », a dit Fred Hahn, président du SCFP‑Ontario, au comité des finances et des affaires économiques, à Kitchener-Waterloo.

« Les politiques antisyndicales appliquées par les conservateurs à la fin des années 1990 ont entraîné une baisse du mouvement syndical dont tous les travailleurs ont souffert. Il en est résulté une augmentation des emplois temporaires, à temps partiel, et précaires qui ont amené beaucoup de personnes à devoir lutter pour survivre. Le gouvernement doit remédier à cette disparité », a dit Fred Hahn. « Il n’y a qu’à regarder aux États-Unis pour voir ce qui peut arriver lorsqu’on laisse s’installer un tel déséquilibre. »

Fred Hahn s’adressait au comité dans le cadre de l’audience d’aujourd’hui pour le projet de loi 148, que le gouvernement a déposé au printemps et qui propose d’importantes modifications à la Loi sur les relations de travail et à la Loi sur les normes d’emploi.

« Si notre province devient prospère, nous devons nous assurer d’avoir une économie équilibrée qui fonctionne pour tout le monde. Avec quelques modifications, le projet de loi 148 pourrait nous orienter dans cette direction », a dit Fred Hahn. « La principale chose à faire est de veiller à ce que les modifications s’appliquent de façon égale à tous les travailleurs plutôt qu’à certains groupes particuliers de travailleurs. »

Le SCFP-Ontario soumettra un mémoire écrit exhaustif décrivant 13 amendements qui permettraient d’apporter des améliorations importantes et durables pour les travailleuses et travailleurs de l’Ontario, dont l’élimination de l’exemption du droit à un salaire égal pour les travailleurs à temps partiel ; l’élimination des exemptions de toute catégorie de travailleurs dans la Loi sur les relations de travail ; veiller à ce qu’aucun employeur ne puisse élaborer des contrats non conformes à la Loi sur les normes d’emploi ; l’accès au premier contrat d’arbitrage pour les nouveaux syndicats ; mettre un terme aux travailleurs de remplacement ; et une meilleure protection pour les travailleurs qui veulent se syndiquer. Son exposé portait principalement sur deux enjeux : l’accréditation avec vérification des cartes et la bonification des congés de maladie.

« Il y a de nombreuses modifications dans ce projet de loi qui exigent un certain délai avant l’application ou qui dépendent de critères subjectifs, fondés sur le mérite. Sans accès à un syndicat, les employés deviennent les victimes d’employeurs qui exploitent ces échappatoires », a déclaré Fred Hahn. « La vérification des cartes est le moyen le plus simple et le plus juste pour les travailleurs de se joindre à un syndicat, s’ils le veulent. Il permet d’éliminer la possibilité que les employeurs utilisent des manœuvres d’intimidation pour détruire une campagne de syndicalisation. Le gouvernement fédéral vient tout juste de l’appliquer pour tous les employés sous réglementation fédérale. Les métiers de la construction l’utilisent, et le projet de loi 148 le fournira à trois autres secteurs. Si ce système est bon pour eux, il devrait s’appliquer de façon équitable à tous les travailleurs. »

« Tous les travailleurs méritent des congés de maladie payés, et le projet de loi 148 le reconnaît. Toutefois, les deux jours de congé de maladie énoncés dans le projet de loi ne sont vraiment pas suffisants », a dit Fred Hahn. « Les employés sans congés de maladie payés sont généralement les personnes qui peuvent le moins se permettre de perdre une journée de salaire. Travailler malade n’est pas bon pour eux, ni pour aucun de nous. »

Le SCFP-Ontario propose de modifier la disposition sur les congés de maladie dans le projet de loi 148 pour permettre aux travailleurs d’accumuler les congés de maladie payés au taux d’une heure pour chaque période de 35 heures travaillées. Cela donnerait environ 7 jours de congé de maladie payés à une personne qui a travaillé 35 heures par semaine pendant 50 semaines de l’année.

« Les gens de l’Ontario sont laissés pour compte et ils ont besoin d’aide, a dit Hahn. Je vous prie de faire ce qui est juste et de corriger le projet de loi 148 afin qu’il réponde vraiment aux besoins de notre province. »

 

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