TORONTO (ONTARIO) – Deux syndicats, représentant près de 70 000 travailleurs en milieu hospitalier aux quatre coins de la province, affirment que la violence accrue dont sont victimes les membres du personnel en milieu hospitalier est parmi les facteurs menant au manque de personnel qui s’aggrave dans le secteur de la santé de l’Ontario.

Selon le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et le SEIU Healthcare, la gravité de la situation a été mise en évidence, cette semaine, alors que le ministère du Travail a porté plusieurs accusations contre le Southlake Regional Health Centre et son directeur général, Arden Krystal, pour des manquements à la sécurité en milieu de travail relatifs à des cas de violence dont sont victimes des membres du personnel de la part de patients et un hôpital du nord de l’Ontario qui a rapporté une augmentation de 300 % des cas de violence dont ont été victimes les membres du personnel au cours de la dernière année. Le sondage effectué par les syndicats fait état de violence verbale, physique, sexuelle et raciale à l’égard des membres du personnel pendant la pandémie.

Dans le cadre d’une conférence de presse qui aura lieu demain, le samedi 23 octobre 2021, à 11 h 00 (https://bit.ly/OCHUSEIU1023), les deux syndicats souligneront les conséquences dévastatrices de la montée de la violence sur les membres du personnel épuisés par la pandémie. Ils demanderont également au premier ministre Doug Ford de prendre des mesures dès maintenant pour augmenter les niveaux de dotation en personnel et exercer des pressions sur les hôpitaux afin qu’ils introduisent des protections pour la main-d’œuvre principalement féminine, main-d’œuvre qui continuera de quitter en grand nombre à moins que des mesures ne soient prises.

Dans un important sondage provincial effectué auprès d’infirmières auxiliaires autorisées travaillant en milieu hospitalier, 66 % des plus de 2 600 personnes interrogées ont affirmé que la violence dont elles ou leurs collègues de travail ont été victimes de la part de patients ou d’un membre de la famille d’un patient a augmenté au cours des dix-huit derniers mois. Dans le même sondage, 87 % des infirmières auxiliaires autorisées ont affirmé avoir songé à quitter leur emploi.

« Le manque de personnel chronique dans nos hôpitaux et les tensions que cela crée pour les patients pendant une pandémie font des infirmières auxiliaires autorisées, des préposés aux services de soutien à la personne, du personnel d’entretien, du personnel de bureau et d’autres membres du personnel les victimes collatérales. Ils ont été victimes d’un déferlement de violence verbale, physique et sexuelle et d’injures à caractère racial, chaque jour. Cela crée un climat toxique dans lequel les membres du personnel sont vulnérables et non protégés. Les hôpitaux refusent de traiter ce problème de façon systématique. Si le premier ministre s’inquiète d’un exode massif potentiel des membres du personnel soignant dans les hôpitaux, il doit exercer des pressions sur les hôpitaux afin qu’ils résolvent le problème de violence au travail », de dire Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario du SCFP.

Un manque d’emplois à temps plein et les salaires des membres du personnel en milieu hospitalier qui prennent du retard par rapport à l’inflation depuis plus de dix ans, ainsi que des conditions de travail dangereuses qui incluent des niveaux de violence élevés et une difficulté à avoir accès à de l’équipement de protection pendant la pandémie, font en sorte qu’il est de plus en plus difficile pour les hôpitaux de l’Ontario de recruter des employés et de les conserver. « Souvent, il y a, sur les chantiers de construction, un affichage qui indique le nombre de jours sans accident de travail. Si cette approche était adoptée dans les hôpitaux de l’Ontario, le nombre serait réinitialisé chaque jour. Ce que les dirigeants des hôpitaux laissent faire, jour après jour, est sexiste et dangereux pour ces travailleurs de la santé à dominance féminine. Les infirmières auxiliaires autorisées et d’autres travailleurs de la santé quittent, ce qui est tout à fait compréhensible, à un moment où les patients ont le plus besoin d’eux. Nous demandons donc au gouvernement de Doug Ford à Queen’s Park de régler la crise des ressources humaines dans nos hôpitaux en agissant rapidement, dès aujourd’hui. Assez c’est assez », de dire Sharleen Stewart, présidente de SEIU Healthcare.

Parmi les mesures que le CSHO-SCFP et le SEIU demandent, il y a :

  • de meilleurs niveaux de dotation en personnel;
  • des protections contre le travail en solitaire;
  • l’affichage par les hôpitaux de pancartes indiquant que la violence et les agressions ne seront pas tolérées;
  • des systèmes de signalement afin d’alerter les membres du personnel de patients potentiellement violents;
  • la modification du Code criminel du Canada pour faire des agressions contre des travailleurs de la santé un délit plus grave passible d’une condamnation.

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Pour obtenir des renseignements, veuillez communiquer avec :

Stella Yeadon, Service des communications du SCFP, au 416 559-9300 ou à [email protected]

Corey Johnson, SEIU Healthcare, au 416 529-8909 ou à [email protected]

 

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