Le mardi 20 novembre, nous soulignons le Jour du souvenir trans en célébrant les victoires quant à l’avancement des droits des personnes trans et en reconnaissant à quel point nous devons demeurer vigilants face à la haine et à l’intolérance qui se font de plus en plus entendre.

Cette année, pour la première fois de l’histoire de l’Ontario, Susan Gapka, une membre du SCFP et une militante sociale de longue date à Toronto, est devenue la première personne trans à qui on a remis les clés de la ville. Son travail sur l’avancement des droits des personnes trans et en tant que défenseure bien connue des droits au logement ont fait une grande différence dans la vie de tant de gens.

Une nouvelle page d’histoire a également été écrite cet automne lorsqu’une jeune femme ouvertement transgenre a été élue commissaire d’école à Ottawa. Avec l’élection de Lyra Evans, l’expérience vécue d’une femme trans contribuera maintenant au débat sur la politique scolaire au niveau de la direction. En tant que membres du SCFP-Ontario, nous pouvons nous enorgueillir en sachant que des militants du SCFP ont joué un rôle dans l’élection de Lyra.

Bien que la reconnaissance du travail de Susan soit extrêmement importante et que l’élection de Lyra est une énorme victoire, il reste encore tant à faire pour assurer la sécurité des personnes trans et voir à ce qu’elles ne soient pas victimes de harcèlement, de violence et de haine.

Le Jour du souvenir trans est célébré, partout dans le monde, le 20 novembre, afin d’honorer la mémoire des personnes qui sont mortes en raison de la violence constante à laquelle la communauté trans est confrontée. Ce jour a été créé après le tragique assassinat de la transgenre afro-américaine Rita Hester, il y a vingt ans aujourd’hui. Les personnes transgenres racisées et autochtones continuent de subir des niveaux de violence disproportionnés. Des organisations de défense des droits de la personne, particulièrement aux États-Unis, ont constaté une augmentation des crimes haineux à l’encontre des personnes trans depuis 2016.

Bien que la province de l’Ontario reconnaissance maintenant officiellement le Jour du souvenir trans, dès son élection plus tôt cette année, le premier ministre Ford a immédiatement annulé le programme d’éducation sexuelle de notre province qui incluait un enseignement visant à faire comprendre aux jeunes les problèmes liés à l’identité sexuelle – ce qui nous a fait reculer dans la lutte pour un Ontario inclusif et sécuritaire.

Le weekend dernier, le congrès du Parti conservateur de l’Ontario a adopté une résolution demandant au Parti de cesser de reconnaître l’identité sexuelle et au gouvernement de retirer toute référence à l’identité sexuelle dans l’ensemble du programme scolaire. Dans une démonstration haineuse de transphobie, la résolution faisait référence à l’identité sexuelle comme étant une « idéologie libérale extrêmement controversée ». Bien que la résolution ne lie en rien le gouvernement, elle reproduit une intolérance et une haine qui auront un impact durable sur toutes les personnes transgenres.

Chaque jour, les personnes les plus ouvertement transgenres en Ontario se font crier des insultes haineuses pendant qu’elles marchent dans la rue, elles se font « taponner » par des étrangers, elles se font dire toutes sortes d’obscénités et, parfois, elles reçoivent des menaces de mort sur les médias sociaux. Pour les personnes transgenres racisées et autochtones, c’est encore pire.

Les conséquences qu’a ce déferlement d’abus sur la santé mentale d’une personne sont extrêmes. Soixante-dix-sept pour cent des personnes trans songent sérieusement au suicide au moins une fois dans leur vie, et cinquante-sept pour cent ont tenté au moins une fois de se suicider.

Aujourd’hui, il est important que nous prenions le temps de nous rappeler de toutes les personnes trans que nous avons perdues en raison de la violence et des personnes que nous n’avons pas réussi à protéger du suicide.

Personne ne peut rester silencieux et nous ne pouvons pas permettre aux choses de s’aggraver. Nous avons maintenant un parti politique élu en Ontario qui tente activement d’anéantir des années de progrès dans la lutte pour les droits des personnes trans. Nous devons tous faire preuve de davantage de vigilance en luttant contre la transphobie dans nos propres lieux de travail et collectivités et au sein de notre gouvernement.

Jusqu’à ce que nous puissions créer un monde où personne ne subira de discrimination, de harcèlement ou de violence simplement en raison de qui ces personnes sont, il n’en tient qu’à nous tous d’être solidaires des personnes trans, et de lutter contre l’intolérance et la haine.

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